L'état de lieux, les défis et les perspectives de la prise en charge alimentaire et sanitaire des détenus en RDC a été au cur des concertations, par visioconférence, entre les gouverneurs et la ministre d'Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux  jeudi au quartier général de la Monusco.
" Notre rencontre de ce jour, organisé avec l'appui de la MONUSCO, est non seulement une interpellation de la situation précaire des personnes détenues, mais elle vise aussi à définir de manière concertée les responsabilités de chacun de nous ", a fait savoir la ministre d'Etat Rose Mutombo.
Les objectifs visés par ces assises, a-t-elle dit, étaient entre autres de clarifier les responsabilités des gouverneurs des provinces dans l'administration des prisons, conformément à l'article 203 point 5, de la Constitution, et instituer un cadre de dialogue permanent entre les gouverneurs des provinces et la ministre de la Justice pour l'administration des prisons afin d'obtenir l'engagement des gouverneurs à soutenir la prise en charge alimentaire et sanitaires des détenus.
La ministre de la Justice a déclaré, à cette occasion, qu'elle entend poursuivre ses actions d'humanisation des prisons et de modernisation de l'administration pénitentiaire, à travers la réforme pénitentiaire dont le processus est très avancé.
Un groupe technique, sous la responsabilité directe de son Cabinet, a produit pour la réforme du système pénitentiaire du pays, quatre projets de texte dont elle se fera le devoir de défendre devant ses homologues du Conseil des ministres très prochainement, a-t-elle ajouté.
A ce sujet, plusieurs actions ont été menées pour améliorer les conditions de vie des détenus, a renseigné la ministre Rose Mutombo. Il s'agit, notamment de l'augmentation du nombre d'établissements pénitentiaires subventionnés qui est passé de 70 à 84, de la mise en place d'une commission de gestion des fonds alloués aux prisons offrant plus de transparence de gestion, de la réhabilitation de la prison de Makala, du développement, avec l'appui des partenaires comme la MONUSCO et le PNUD, ainsi que de fermes pénitentiaires pour améliorer l'alimentation des détenus. Pour elle le pays compte 218 établissements pénitentiaires dont 117 sont opérationnels et 101 sont non opérationnels. Aussi, seuls 84 établissements sur les 117, reçoivent une subvention de l'Etat central, a-t-elle fait savoir.
Pour sa part, le représentant adjoint du secrétaire général des Nations Unies en charge de protection et des opérations, Kassim Diagne, a déclaré que cette dynamique salutaire de recherche de solution au problème de l'alimentation des détenus en RDC, ne sera efficace que si les plus hautes autorités centrales et provinciales se l'approprient.
Par ailleurs, il s'est dit convaincu que le processus de la réforme de l'administration pénitentiaire de la RDC va créer un cadre normatif conforme aux standards internationaux relatifs aux droits des détenus en particulier, celui d'accès à une alimentation saine et équilibrée.
Auparavant, le Secrétaire général à la justice, Georges Mfulu, a présenté l'état de prise en charge alimentaire et sanitaire des détenus et fait savoir que celle-ci s'affronte à plusieurs défis  à relever, parmi lesquels l'insuffisance des moyens financiers, comparativement à la population carcérale et au nombre des établissements pénitentiaires opérationnels actuellement en RDC, l'insuffisance d'un personnel médical qualifié et la mise en veilleuse de la production pénitentiaire.
Stéphie MUKINZI & ACP
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