Cette seconde année encore, beaucoup n'auront pas partagé la biche de noël.
Car la joie familiale de noël, c'est la présence des enfants, les échanges des cadeaux, le repas, le vin et les discussions en n'en pas finir !
Beaucoup de familles à travers le monde célèbrent noël pour la deuxième fois sous la flambée des contaminations de la pandémie de la Covid 19 et le nouveau variant " Omicron ".
Entrainant des restrictions des déplacements, des tests PCR ou antigéniques négatifs de moins de 24h ou 48h.
Plus de quatre mille cinq cent annulations de vols à travers le monde. Sans oublier les restrictions diverses et variées jusqu'aux fermetures des frontières. C'est dire !
C'est le moment d'exprimer notre compassion pour ceux qui souffrent et vivent mal cette solitude.
De ceux qui sont confinés à ceux qui ruminent une rupture amoureuse en passant par ceux que les obligations professionnelles éloignent de la famille, sans oublier ceux qui sont sur un lit d'hôpital.
Tous vivent les tourments d'une époque déroutante et passent les fêtes de fin d'année dans la solitude.
Et pourtant, noël c'est le partage, c'est la chaleur des proches, c'est se retrouver et être ensemble.
Il faut alors distinguer l'isolement et la solitude. La première peut être l'occasion de se retrouver seul pour finaliser un travail, sans être déranger. Sans quoi, il peut vite dégénérer en ce sentiment pénible d'être seul.
Le second, bien qu'étant seul peut signifier qu'on a de la compagnie. Mais de " soi-même ". Ce " autre soi-même " qu'évoquait Aristote.
On decide ainsi de se retrouver seul, dans un lieu approprié. Dès lors, on se connecte à ses sentiments profonds et on ouvre un dialogue intime avec soi.
L'exercice de méditation de plus en plus pratiqué à travers le monde.
Et à travers ce dialogue, on peut, à l'image de Nietzche, " questionner le sens des évènements de notre vie ".
Il devient alors aisé de dégager ou de dénouer des impasses bien enfouies en soi. Et cela renforce la confiance en soi et son émancipation.
C'est souvent grâce à ce rendez-vous avec " soi-même " qu'on change d'état d'esprit et qu'on adopte de nouveaux comportements.
Ce qui contribue merveilleusement à l'épanouissement personnel.
Mais en occident, il y a un paradoxe. L'omniprésence d'objets connectés aurait pu faire reculer la solitude étant donné l'accessibilité de moyens de communiquer aussi perfectionnés.
Curieusement non !
La solitude frappe de plus en plus des gens et circonstance aggravante, le phénomène s'accentue jusque chez les jeunes.
Cette époque hyperactive avec la prolifération des médias sociaux, des forfaits téléphoniques engendre l'éparpillement qui contribue au sentiment de solitude.
Etonnamment, au beau milieu d'une foule avec laquelle on n'a pas d'attache, ce sentiment peut surgir également.
Les séparations, les divorces, la perte d'emploi, le déménagement, la maladie ; entrainent le repli sur soi et deviennent facteurs de dépression.
Des études indiquent que le sentiment de solitude rend les personnes plus négatives sur eux-mêmes d'abord ensuite sur la société.
Ce sentiment ne favorise aucunement l'ouverture relationnelle. Et on s'éloigne des petits moments agréables ou enrichissants. Oubliant qu'une relation humaine est tissée de mille et un petits fils différents.
Les psychologues conseillent alors de fréquenter les associations, de faire du bénévolat, d'avoir des activités sportives.
Cela renforce le sentiment d'appartenance à la communauté.
Ce n'est pas la peine de jouer les durs et de se convaincre qu'on est parfaitement bien sans les autres.
L'idée d'un besoin d'appartenance est profondément ancrée dans la psychologie sociale. Il est tout à fait bénéfique d'interagir avec les autres.
Le contact humain est irremplaçable. On a beau multiplier les zooms, skype ou facetime, il est essentiel de maintenir le contact physique en dépit des règles de distanciation.
Notre vie est rythmée par les relations sociales. Nos amis nous permettent de nous divertir, de vivre des expériences riches en émotions.
Tandis que nos collègues de travail nous permettent d'évoluer dans un sens comme dans l'autre.
On sait que c'est suite à l'accumulation des expériences émotionnelles frustrantes que certaines personnes optent pour l'isolement.
Mike Brant dans sa chanson " Tout donné, tout repris " chante : " â¦il fait soleil pourtant j'ai froid⦠".
Fréderic François dans " Je n'te suffis pas " dit : " â¦j'ai voulu t'apporter le soleil en décembre, te protéger du gel et du froid⦠"
Tandis qu'Adamo Salvatore dans " Quand tu reviendras " explique que : " ⦠quand tu reviendras il fera ciel bleu chez nousâ¦tu trouveras notre chambre aussi douce qu'un printemps, car de janvier à décembre il y a le soleil qui t'y attend⦠".
Et le célèbre Julio Iglesias dans " quand tu n'es plus là " exprime ceci : " quand tu n'es plus là, je te cherche encore et mes doigts dessinent l'ombre de ton corpsâ¦et j'attends chaque nuit, chaque jour et j'attends chaque instant ton retour⦠".
Plus près de nous et à la cadence de la rumba, Mbilia Bel dans " Keyna " dit qu'elle est fatiguée des vidéos, qu'elle a jeté les romans et qu'elle veut " la présence physique pour discuter "
Toutes ces grosses pointures de la chanson française qui ont bercé notre jeunesse s'insurgent contre la solitude et expriment tout le mal qu'ils lui trouvent.
Ces poètes devant l'éternel dont les textes et les mélodies soignent le vague à l'âme disent haut ce que nous pensons et ressentons.
Raison pour laquelle nous les aimons et fredonnons leurs chansons pour vaincre la solitude.
Si elle est subie, la solitude peut être destructrice. Mais lorsqu'elle est désirée, elle devient source d'enrichissement. Car le calme et le silence sont une source précieuse de réflexion.
Ils permettent de défricher notre monde intérieur en perpétuel mouvement.
Tite Gatabazi
Source : http://fr.igihe.com/Un-second-noel-pas-si-joyeux.html
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