Discret et méticuleux, l'entrepreneur belge Philippe De Moerloose est un Congolais de cur. Même si ne possédant pas la nationalité juridique, l'homme a un attachement particulier à la terre Congolaise et ses habitants. Arrivé à l'âge de 3 ans, De Moerloose a fait toutes ses études primaires et secondaires à Lubumbashi, anciennement Elisabethville. Pour parachever ses études supérieures, il a dû retourner en Belgique pour faire l'ICHEC. Diplôme en sciences commerciales décroché, il décide de rentrer aussitôt en République démocratique du Congo pour y créer sa première société, Demimpex. Le début d'une success story à faire pâlir d'envie plus d'un.
Polyglotte, en plus d'anglais, Philippe de Moerloose parle parfaitement le Swahili, l'une des 4 langues nationales de la RDC. Le lingala n'est pas également en reste. Il se débrouille aussi bien en Lingala, une autre langue nationale du Pays de Lumumba. Culturellement parlant, Philipe De Moerloose a passé ses 30 dernières années en Afrique avec comme point d'attache la RDC, son pays de résidence.
Son attachement à la RDC est si fort. Son amour pour le Congo est brûlant qu'il ne l'a jamais quitté même pendant les périodes les plus sombres de son histoire. Ni les guerres, à l'exemple de celles de 1996-1997 et 1998-2003, ne l'ont convaincu d'abandonner son pays d'accueil.
Bien avant, alors que plusieurs expatriés et particulièrement les occidentaux quittaient la RDC en 1990, suite à la fin de la coopération bilatérale et structurelle entre la RDC et la Belgique d'une part et entre la RDC et les institutions multilatérales d'autre part, l'entrepreneur belge est resté, car se disant confiant en l'avenir de ce grand pays. Ne dit-on pas que c'est dans le malheur que l'on reconnaît ses vrais amis ? Malgré que l'horizon du pays est tributaire aux turbulences politiques de plus en plus récurrentes et très souvent sombre, De Moerloose n'a jamais abandonné la RDC.
Ni les guerres, ni les contextes économiques difficiles moins encore les troubles sociaux, ne l'ont jamais découragé mais par contre ont renforcé son regard bienveillant sur la RDC. Contre toute attente, l'homme d'affaires a continué à y investir, a créer des emplois et de la richesse à travers ses multiples sociétés, notamment l'aînée Demimpex qui naquit en 1991, alors que le Zaïre de l'époque faisait face aux troubles politiques dûs à la démocratisation du pays (1990), avec comme conséquence, des pillages de grande ampleur.
Cette situation a affecté considérablement et durablement le moral des opérateurs économiques. C'est exactement dans ce contexte de marasme économique que Philippe de Moerloose décida de se jeter à l'eau en créant Démimpex, sa première entreprise.
Guidé sans doute par son intuition et sa passion pour ce vaste pays au cur de l'Afrique. Demimpex a donc démarré avec un capital social de 2000$ USD. Depuis sa création en 1991, la société a caracolé. En 2000, elle a atteint 61 millions $ de chiffre d'affaires. Puis 113 millions en 2004. Et 227 millions en 2008.
Depuis cette première aventure, l'empire économique de Philippe de Moerloose a connu une ascension fulgurante. Son groupe SDA Holding SA réalise 65% de son chiffre d'affaires en Europe et 35% en Afrique, répartis en 26 pays. La RDC ne représente que 5% du chiffre d'affaires de cet empire. Malgré cela, comme qui dirait, l'Afrique a la forme d'une arme dont la gâchette se trouve en RDC, pour Phillipe De Moerloose, l'Afrique est comparable à un corps humain et c'est au Congo que se trouve son cur.
Que fait Philippe de Moerloose ?
L'entrepreneur brasse plusieurs secteurs d'activités. Les filiales de son holding sont dans la distribution des engins de chantiers, agricoles, d'infrastructures, de mines et carrières mais également dans d'autres secteurs clés tels que la cimenterie, la construction et l'hôtellerie. Il a racheté et modernisé l'Hotel Karavia de Lubumbashi. Seul hôtel 5 étoiles de la capitale cuprifère. Hôtel qui est géré par le Groupe Accor, numéro 1 du secteur.
Toujours dans l'hôtellerie, Il a acquis 50% de l'ex-Grand Hôtel de Kinshasa, aujourd'hui Pullman Hôtel de Kinshasa dont la grande tour est en pleine réfection. D'une capacité de 220 chambres, elle sera inaugurée en 2022. Cet hôtel est aussi sous la gestion de ACCOR.
Philippe est aussi présent dans la Grande Cimenterie du Katanga SARL dont il détient 29%. Elle a une capacité de 1.200.000 tonnes par an. Elle produit aussi de la chaux : 300.000 tonnes par an. Résultat : baisse du prix du sac de ciment de 40% depuis le lancement. Autre conséquence heureuse du lancement de la plus grande cimenterie au Katanga, c'est la fin des importations de la chaux pour les industries minières.
À travers sa société de construction Dematco, Philippe a notamment construit l'ambassade de Belgique en RDC. Cette société s'est également illustrée sur plusieurs chantiers pour l'UNICEF et La Croix Rouge notamment. Philippe de Moerloose participe aussi à la matérialisation de la vision du Président de la République de rendre la RDC autosuffisante sur le plan alimentaire. Sa société a livré plusieurs matériels agricoles aux services connexes du ministère de l'agriculture et du ministère du développement rural.
C'est grâce notamment à ces activités que Philippe de Moerloose a pu offrir des emplois décents à ceux qu'ils considèrent comme ses compatriotes car partageant le même destin. Ses sociétés contribuent aussi au fisc congolais en s'acquittant des impôts, droits et taxes divers.
Philippe de Moerloose mérite amplement d'être sélectionné deux années consécutives comme Manager de l'année en Belgique. Et ce ne sont pas les critiques de quelques journalistes belges, à la recherche du sensationnel, qui y changeraient quoi que ce soit. Critiques par ailleurs non fondées car basées sur des contre-vérités.
Juvenal Vangu, journaliste d'investigation
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