Au moins cinquante-et-une (51) personnes ont été condamnées, samedi 29 janvier 2022 à Kananga, à la peine de mort pour avoir participé au meurtre des deux experts de l'ONU. Michael Sharp, de nationalité américaine, et Zaida Catalan, suédoise, avaient disparu le 12 mars 2017, alors qu'ils étaient au Kasaï pour enquêter sur " des fosses communes " liées aux conflits armés qui avaient éclaté dans la région après la mort du chef coutumier Kamuina Nsapu, tué par les forces de sécurité congolaises.
Quatre ans après le procès, ouvert le 5 juin 2017, la justice militaire vient de prononcer le verdict. 51 condamnations à mort, une peine de 10 ans de prison et deux acquittements.
Selon la Radio Okapi, le colonel Jean de Dieu Mambueni écope de dix ans de prison pour violation des consignes. Le journaliste Raphaël Kamuzadi et l'agent de police Tshipamba ont été acquittés.
L'arrêt a été rendu samedi soir par la cour militaire de l'ex-occidental pour les 54 personnes poursuivies pour mouvement insurrectionnel, association des malfaiteurs, crime de guerre par meurtre, crime de guerre par mutilation, détournement d'objets saisis, violation des consignes et terrorisme.
Dans le jugement, le ministère public avait requis la peine de mort pour la majorité de prévenus. Mais, la cour militaire a acquitté deux personnes et condamné le colonel Mambweni à dix ans de servitude pénale pour avoir été avec les deux experts et planifié leur voyage à Moyo Musuila sans en informer sa hiérarchie. La cour l'accuse aussi de non-assistance aux personnes en danger pour n'avoir pas empêcher les deux experts d'effectuer ce déplacement.
Pendant ce temps, note la Radio Onusienne, le journaliste Raphael Kamuzadi et l'agent de police André Tshipamba ont été acquittés pour insuffisance des preuves et éléments à leur charge. Le premier avait été accusé d'avoir ravitaillé les miliciens avec des machettes et le second, du fait d'avoir été retrouvé sur la photo avec un chef milicien ayant participé à la mort des deux experts de l'ONU.
Par ailleurs, les autres prévenus, dont Jean-Bosco Mukanda, Bula Bula et Vincent Manga, considérés comme acteurs majeurs dans cette affaire, ont été condamnés à la peine de mort. Deux accusés considérés comme mineurs lors de la commission des faits ont été renvoyés auprès de leur juge naturel, qui est le tribunal pour enfants, afin qu'ils soient jugés.
Il sied d'indiquer que ces deux experts été exécutés dès le 12 mars 2017 par des miliciens de la secte Kamuina Nsapu, selon la version officielle. En juin 2017, indique l'AFP, un rapport remis au Conseil de sécurité de l'ONU estimait que ce double meurtre était un " guet-apens prémédité " et n'excluait pas l'implication de membres de la sécurité d'État.
Serge SINDANI
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