Au cours d'un entretien accordé à RFI et France 24, ce vendredi 16 décembre, le président d'Ensemble pour la République, Moïse Katumbi est revenu sur la situation sécuritaire qui prévaut dans la partie Est de la République démocratique du Congo.
Pour l'ex-gouverneur du Katanga, au même titre que le retrait du M23 des zones qu'il occupe illégalement, la motivation des Forces armées congolaises et l'agissement pour éradiquer les groupes armés sur le sol congolais, demeurent un impératif.
" Je condamne fermement cette agression du M23. Vous savez que ça soit le Rwanda, ou le Burundi, ou l'Ouganda, je ne serai jamais d'accord que des pays voisins puissent aider les rebelles dans notre pays. C'est une guerre injuste, le M23 doit partir. Vous savez, je ne suis pas quelqu'un qui pleure, c'est depuis 1998 que nous sommes entrain de condamner les autres pays voisins, il faudrait qu'on cesse de pleurer, il faut que nous puissions agir, il faut que nous puissions motiver notre armée ", a-t-il déclaré.
Dans le même ordre d'idées, Moïse Katumbi a affirmé que " la démotivation des militaires congolais ", est également l'une des raisons qui explique la continuité de la situation sécuritaire tendue particulièrement dans la province de l'Ituri et du Nord-Kivu.
" Il y a des pays soupçonner chez nous, il n'y a plus la confiance de la population, nous avons une très bonne armée mais nos militaires, ne sont pas motivés, vous savez c'est qu'une armée forte, une armée professionnelle, nous avons des militaires qui ont débouté le M23. Ils avaient quitté nos frontières, mais le grand problème que nous avons aujourd'hui , l'armée est démotivée ", a-t-il ajouté.
En outre, tout en assurant avoir évoqué la problématique de la " démotivation " des militaires, avec le Président de la République, Moïse Katumbi a martelé sur l'amélioration des conditions de vie des hommes en uniforme ainsi que de leurs familles afin de les motiver à stopper l'agression dans l'Est.
" Moi-même lors de ma tournée à l'Est du pays, j'avais écrit au Président Tshisekedi, une lettre, j'avais parlé avec lui pour dire : écoutez, il faudrait qu'on améliore le salaire des militaires, ils sont démotivés et aussi, il faut qu'on organise de bonnes élections parce que vous savez la légitimité aussi dans un pays doit compter. Le grand problème que nous avons aujourd'hui, aussi longtemps que nos militaires ne sont pas bien rémunérés, le social ne marche pas et nous allons toujours continuer à pleurer. C'est pourquoi je dis, il y a moyens d'arrêter cette guerre. Il faudrait avoir une vision et il faut dire non à l'agression ", a-t-il martelé.
" L'état de siège, c'est un malheur pour nous "
Alors que le 12 décembre dernier, les députés nationaux prorogeaient pour la 38ème fois l'état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, Moïse Katumbi a quant à lui jugé " inefficace " l'état de siège. Une inefficacité qui selon lui, s'explique par le fait qu'il n'a pas été consulté malgré sa présence dans l'Union sacrée mais également suite à l'absence d'une bonne planification de la mise en uvre de l'état de siège.
" L'état de siège, c'est un malheur pour nous, on a renouvelé l'état de siège plus de 40 fois aujourd'hui dans notre pays. L'état de siège a été mal planifié, malgré que j'étais dans l'union sacrée, on a jamais été consulté mais cet état de siège a créé plus de problèmes et je crois que si on a été contacté, si tout était planifié, le gouverneur militaire ne pouvait pas rester à Goma, on allait le mettre dans les territoires où il y a la guerre, comme ça il allait être au front, au lieu de rester dans un bureau climatisé, mais j'espère bientôt les militaires vont tout faire pour chasser le M23 dans notre pays et que nous aurons de bonnes élections ", a-t-il conclu.
Monge Junior Diama
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