Le général Varret y relate son expérience et les alertes qu'il a tentés d'émettre en vain concernant les risques de génocide au Rwanda.
L'ouvrage offre un aperçu poignant de l'époque et met en lumière les décisions prises en France durant cette période.
Selon Larcher, le pouvoir excessif du président Mitterrand et sa vision personnelle du dossier rwandais ont contribué à l'ignorance des avertissements du général Varret. En outre, une hiérarchie parallèle, composée du président et de son chef d'état-major des armées particulier, a mené la politique au Rwanda en dehors des institutions françaises.
Le général Varret se souvient d'une scène marquante où le chef d'état-major de la gendarmerie rwandaise, le colonel Pierre-Célestin Rwagafilita, lui a demandé des armes pour "liquider tous les Tutsis". Choqué par ces propos, Varret en informe son correspondant français au Rwanda, le colonel Galinié, qui confirme les intentions d'atrocités à grande échelle du clan autour d'Agathe Habyarimana, l'épouse du président rwandais.
Après avoir alerté l'ambassadeur de France et rédigé un télégramme secret défense, le général Varret tente en vain de convaincre les autorités françaises de ne pas accentuer la coopération avec le pouvoir rwandais. Ses interlocuteurs, y compris ceux de l'Élysée, du ministère de la Défense et du Quai d'Orsay, ne prennent pas la mesure de ses avertissements, probablement en raison de leur vision erronée de la situation et de leur aveuglement anti-américain.
Le général Varret explique que l'entourage de Mitterrand voyait les États-Unis comme cherchant à affaiblir la France en Afrique et poussant le FPR, avec Paul Kagame à sa tête, pour évincer la France du Rwanda.
Cette perspective aurait contribué à leur refus d'écouter les alertes du général Varret sur les risques de génocide.
Le témoignage du général Jean Varret, révélé par Laurent Larcher dans l'interview accordée à RFI, soulève des questions cruciales sur les responsabilités et les choix politiques de la France durant cette période tragique de l'histoire rwandaise.
Malgré les efforts du général Varret pour alerter le pouvoir mitterrandien, les massacres ont eu lieu, conduisant au génocide perpétré contre les Tutsi de 1994. Aujourd'hui, 29 ans après ces événements, il est essentiel de se souvenir de cette sombre période et de tirer les leçons de l'histoire pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent.
Franck_Espoir Ndizeye
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