La dédicace de la journée du 6 avril à la reconnaissance du combat du Prophète Simon Kimbangu est saluée par le Professeur Gabriel Banza Malale. À l'en croire, cet acte relève d'une haute portée significative pour l'histoire de la RDC.

" Résistant-nationalise de première ère, Kimbangu a mérité la reconnaissance de la République. Il s'agit d'un personnage qui s'était révolté contre la politique coloniale. C'est quelqu'un dont le discours dérangeait la Belgique qui a décidé de le faire taire ", a expliqué le Professeur Gabriel Banza Malale, enseignant de droit constitutionnel à l'Université de Lubumbashi ainsi que spécialiste des questions géopolitiques et géostratégiques dans les crises congolaises.

" Kimbangu c'était un homme qui, au réveil chaque matin, recevait des coups de fouet. Ensuite, on le trempait dans une sorte de baignoire contenant de l'eau salée. On l'en extrayait après l'avoir imbibé de l'acide ", a rappelé le Professeur Banza.

" J'ai toujours dit pour peu que je puisse avoir comme expérience, il n y a pas d'homme qui ait aussi subi sur cette terre autant que Kimbangu après Jésus-Christ. Je ne connais pas dans la littérature des tribulations, des souffrances, des flagellations subies par un autre être humain autant que Kimbangu. Même Nelson Mandela en 27 ans de prison n'a pas été aussi flagellé ", a-t-il soutenu.

" Kimbangu c'est cet homme qui a voulu lutter pour la première fois dans notre pays, en faveur du nationalisme. C'est lui qui a mis à la surface la valeur de la nation congolaise à revendiquer ses droits de souveraineté contre la politique coloniale belge", a rappelé ce spécialiste des questions géopolitiques et géostratégiques dans les crises congolaises.

Pour lui, le chef de l'État a posé beaucoup d'actes, les bons et les mauvais, mais celui de la reconnaissance du combat de Simon Kimbangu est le meilleur.

" Ça mérite un coup de chapeau. Ça nous permet d'envoyer les universitaires, les chercheurs, les scientifiques sur le chemin de Simon Kimbangu pour connaître ses origines et le pourquoi de son combat, et nous allons arriver à corriger la conception que nous avons aujourd'hui sur la politique coloniale belge ", a martelé le Professeur Banza Malale.

Politiquement parlant, Gabriel Banza qui se veut de l'opposition témoigne que la consécration d'une journée dédiée au combat du Prophète Kimbangu est un acte qui vaut son pesant d'or.

" Quand vous lisez Simon Kimbangu, pendant 30 ans, d'un pas à un autre, c'est un mystère. C'est ce qui a fait que le Président s'est permis de prendre une telle décision. ll faut l'en féliciter. Car, ce pionnier en plus d'être devenu un mouvement spirituel, il a été un résistant-nationaliste ", a-t-il souligné.

Et d'ajouter : " Depuis peu j'ai commencé à enseigner aux étudiants en les envoyant à la prison de Kasombo à Lubumbashi pour suivre les étapes de tout ce qu'il a subi en termes d'atrocités, de flagellations de son corps; Maintenant que ça devient officiel, ça me met bien alaise."

" Nous étions en retard. Il y a bien longtemps que l'on aurait pu reconnaître ce combat de Kimbangu. Parce qu'on a couronné des martyrs de toute nature autant que des nationalistes. Mais le tout premier des pionniers, on l'a ignoré. C'est Simon Kimbangu. C'était injuste et ça vient d'être corrigé ", a-t-il conclu.

Junior Ngandu

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