La sous-secrétaire générale des Nations Unies pour l'Afrique, Martha Pobee, a, lors d'une réunion du Conseil du lundi 26 juin consacrée à la situation en République démocratique du Congo (RDC), exigé le désarmement urgent des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23).

En effet, lors de la même réunion Martha Pobee a alerté le Conseil de sécurité que la situation sécuritaire dans l'est du pays continue de se détériorer au cours des trois derniers mois dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu, en dépit d'une accalmie des affrontements armés entre les rebelles du M23 et les Forces armées de la RDC (FARDC).

Rutsuru et Masisi toujours sous occupation de M23

Cette représentante ghanéenne a indiqué que le retrait du M23 des zones occupées a été " fragmentaire, tactique et politique ". Selon elle, ces insurgés contrôlent toujours une grande partie des territoires de Masisi et de Rutshuru ainsi que la circulation des personnes et des biens dans ces zones. De plus, son repositionnement offensif ces dernières semaines fait craindre que les hostilités ne reprennent à tout moment.

C'est dans ce contexte qu'elle a urgemment exigé le désarmement de M23. " Pour que les efforts portent leurs fruits, il est urgent que le M23 se retire complètement des territoires occupés, dépose les armes sans condition et rejoigne le Programme de démobilisation, désarmement, relèvement et stabilisation communautaire ", a-t-elle déclaré en saluant en même temps les efforts des dirigeants congolais pour avoir amené les parties concernées à mettre en œuvre les décisions de la feuille de route de Luanda et du processus de Nairobi.

Aussi, a-t-elle réitéré la disponibilité de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO) à accompagner les autorités congolaises dans le pré-cantonnement et le désarmement du M23. Elle s'est dit heureuse de noter que la semaine dernière, la MONUSCO, la Force régionale de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) et le mécanisme conjoint de vérification élargi ont entrepris une mission de reconnaissance à la base de Rumangabo, afin d'évaluer les conditions du pré-cantonnement du M23.

Elle souligne également que le cessez-le-feu entre le M23 et les FARDC a, jusqu'à présent, relativement tenu et a contribué à certains gains de sécurité. " Le calme relatif dans le territoire de Rutshuru, par exemple, a permis à plus de 45.000 personnes du groupe Bishusha de rentrer chez elles", a-t-elle indiqué.

Plus de 600 personnes tuées en trois mois au Nord-Kivu

Par ailleurs, la diplomate ghanéenne a noté que les acquis sécuritaires relatifs au Nord-Kivu sont fragiles et éclipsés par la détérioration de la situation en Ituri. En effet, cette province a souffert du vide sécuritaire créé par le redéploiement des FARDC. L'on note plus de 600 personnes tuées par des groupes armés au cours des trois derniers mois, la CODECO, la milice zaïroise et les ADF étant les principaux auteurs de ces atrocités. La haute responsable de l'ONU a exhorté tous les groupes armés " à cesser les hostilités " et a appelé au redéploiement des forces de sécurité nationales, notamment en Ituri, pour restaurer l'autorité de l'État dans cette zone.

Il sied de noter qu'en réponse à l'insécurité persistante dans l'est de la RDC, la Monusco continue " de faire tout son possible pour remplir son mandat de protection des civils ". Des ateliers soutenus par la Monusco à Béni, Bunia, Bukavu et Goma, ont permis d'apaiser les tensions et de renforcer les capacités locales pour mieux répondre aux problèmes de sécurité, y compris la désinformation.

Odon Bakumba

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