Anny MODI, militante des droits de la femme et Directrice Exécutive de l'asbl Afia Maman (Santé de la Femme), œuvrant depuis 2012 en RDC, a réagi sur la publication provisoire des candidats par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), qu'elle considère, sans ambage, de la conséquence d'une loi électorale " régressive " des droits politiques de la femme.
 
Pour Modi, dans l'exposé des motifs de la loi électorale, le législateur convaincu du fait que le processus de 2018 a donné lieu à des nombreuses critiques de la part de toutes les parties prenantes, a annoncé la prise en compte de la dimension genre dans la constitution des listes conformément à l'article 14 de la constitution comme réponse aux griefs l'ayant poussé à modifier la loi.
 
" L'article 14 auquel il fait allusion est tiré du chapitre 1er du titre II de la constitution traitant : Des Droits civils et politiques et non du chapitre 2 qui traite des droits économiques, sociaux et culturels dans lequel il traite de la personne du troisième âge et de la personne avec handicap ", rappelle-t-elle dans une note transmise à POLITICO.CD
 
À cet effet, elle s'étonne que l'article 13 de la loi électorale modifié dispose d'un mélange des droits politiques de la femme à ceux de la personne du troisième âge et de la personne avec handicap qui relèvent de l'article 49 et non 14 de la constitution. Contrairement, a-t-elle confié, à ce que la même loi électorale énonce dans son exposé des motifs.
 
" Cette modification de l'article 13 conclut dans une disposition qui ne contraint aucun parti politique d'aligner des femmes, mais récompense d'une manière sélective ceux qui déposent la liste qui aligne 50% au minimum de femmes dans une circonscription en l'exemptant du paiement du cautionnement ", explique la fondatrice de l'asbl Afia Maman.
 
Bien plus, pour elle, la conséquence " qui était d'ailleurs prévisible depuis la promulgation de cette loi " est ce que la CENI vient de publier sur la participation des femmes à l'occasion du dépôt des listes, 17%. Donc, soutient-elle, les partis politiques disposant des gros moyens, ont été autorisés de zapper l'aumône de la CENI et de déposer des listes sans tenir compte de la parité.
 
" Les droits politiques de la femme ont régressé du fait de cette modification qui n'a pas tenu compte des problèmes soulevés par les femmes comme mentionné dans l'exposé des motifs. Ce qui fait que nos revendications demeurent entières, donc elles n'ont pas rencontré la réponse du législateur ", déplore Anny Modi.

En rappel, voici ce que la CENI a publié : 28 791 candidatures reçues, 4 496 déclarées non conformes, 24 295 déclarées conformes dont 23 653 déclarées recevables et 642 irrecevables, 19 698 hommes (83%) et 3 955 femmes (17%) parmi les recevables.

Serge SINDANI

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