Lors de son discours au sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) organisé à Johannesburg, en Afrique du Sud, le Secrétaire général António Guterres a salué les efforts remarquables de la nation arc-en-ciel pour parvenir à l'unité par le biais de l'action et de la justice.

Il a souligné : "C'est précisément ce dont notre monde a besoin : une unité orientée vers l'action et une unité au service de la justice. Nous sommes confrontés à des défis qui touchent à notre existence même", en pointant du doigt l'aggravation des conséquences du changement climatique ainsi que l'accroissement de la pauvreté, de la faim et des inégalités.

Le groupe des BRICS représente plus de 40 % de la population mondiale et tous les cinq États sont également membres du groupe plus vaste du G20.

Guterres a mis en évidence les risques liés aux nouvelles technologies en l'absence d'un cadre global mondial, tout en mettant en lumière les divisions et les conflits géopolitiques, notamment les répercussions de l'intervention russe en Ukraine.

Évoquant un "monde multipolaire", le secrétaire général a souligné la transition mondiale vers ce modèle, tout en avertissant que la seule multipolarité ne garantit pas automatiquement un équilibre pacifique et équitable. Il a plaidé en faveur d'institutions multilatérales robustes et efficaces pour soutenir ce changement.

Faisant des analogies historiques, il a mis en exergue les leçons du début du XXe siècle, où la multipolarité en Europe, faute de mécanismes multilatéraux solides, a contribué au déclenchement de la Première Guerre mondiale.

Guterres a martelé : "Alors que notre communauté mondiale évolue vers une configuration multipolaire, nous avons désespérément besoin, et je plaide avec vigueur en faveur d'une réforme et d'un renforcement de l'architecture multilatérale, ancrée dans les principes de la Charte des Nations Unies et du droit international."

Il a souligné que les structures de gouvernance mondiale actuelles datent de l'après-seconde guerre mondiale, excluant ainsi de nombreux pays africains encore sous le joug colonial, et a insisté sur la nécessité de faire évoluer ces institutions pour refléter les réalités économiques et le dynamisme du pouvoir contemporain.

Le secrétaire général de l'ONU a prévenu que, sans de telles réformes, une fragmentation inévitable surviendrait. "Nous ne pouvons pas nous permettre un monde avec une économie et un système financier mondial divisés ; avec des orientations divergentes concernant la technologie, y compris l'intelligence artificielle ; et avec des cadres de sécurité contradictoires", a-t-il affirmé.

Il a souligné que cette fracture aurait un impact particulièrement lourd sur les pays à faible revenu, en particulier en Afrique.

Il a conclu son discours en appelant à une action collective, soulignant que l'humanité ne pourra pas résoudre ses problèmes communs de manière fragmentée. "Ensemble, travaillons à renforcer le pouvoir de l'action universelle, à faire prévaloir l'impératif de justice et à concrétiser la promesse d'un avenir meilleur."

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/Guterres-plaide-pour-l-unite-et-la-justice-au-sommet-BRICS.html