Le contexte remonte à mi-avril, où la cité minière de Kilo, située à une soixantaine de kilomètres de Bunia, ainsi que dans les localités d'Itendeyi, ont été le théâtre d'une série d'attaques orchestrées par CODECO.

Le bilan fut lourd : 32 personnes décédées et de nombreuses maisons réduites en cendres.

Le colonel magistrat Jean-Baptiste Kumbu, porte-parole du ministère public, a déclaré lors d'une audience à la Cour militaire de l'Ituri mardi 15 août que le major Monga avait reçu l'ordre "d'empêcher une attaque de CODECO à Kilo État".

Selon lui, "bien que chargé par la hiérarchie des FARDC de sécuriser la zone, Monga a failli à sa mission le 14 avril 2023".

Le manquement reproché ? Ne pas avoir pris les mesures adéquates pour prévenir l'attaque, notamment l'organisation de patrouilles de combat.

Une négligence qui aurait engendré "une réaction tardive" de la part du 1301e régiment des Forces armées congolaises. Lorsque les troupes sont finalement intervenues, les assaillants de CODECO avaient déjà commis leurs exactions.

"La responsabilité du major est établie tant factuellement que légalement. Il est donc de notre devoir de le condamner à la peine capitale pour non-respect de ses obligations militaires", a insisté le ministère public, cité par l'ACP.

La défense soutient que le major Monga avait bel et bien pris toutes les précautions nécessaires. Selon elle, "malgré des renseignements flous concernant une attaque imminente, il avait mobilisé ses forces".

Elle ajoute que grâce à ses efforts, près de 300 civils ont pu trouver refuge au quartier général du 1301e régiment des FARDC à Kilo État, échappant ainsi au carnage.

La situation est complexe, et le procès suscite de nombreuses réactions. Le verdict sera déterminant pour la suite des événements dans cette région déjà marquée par de nombreuses tensions.

Franck_Espoir Ndizeye



Source : https://fr.igihe.com/Ituri-Un-Major-des-FARDC-devant-la-justice.html