A quatre mois des élections générales, le climat politique en République démocratique du Congo inquiète. Dans une déclaration faite ce mardi 22 août, l'ONG Human Right Watch est revenue sur les cas des arrestations des hommes politiques, opposants au régime en place tels que le conseiller de Katumbi, Salomon Kalonda, sur le tarmac de l'aéroport de N'djili et Franck Diongo transféré à la prison militaire de Ndolo le 8 juillet puis remis en liberté sans inculpation le 15 juillet.

Bras droit de Moïse, SK Della a été placé en détention au quartier général des renseignements militaires jusqu'au 10 juin, puis transféré à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa. S'adressant aux médias le 5 juin, le conseiller juridique à l'état-major des renseignements militaires, le lieutenant-colonel Kangoli Ngoli Patrick a déclaré que Salomon Kalonda était accusé de possession illégale d'arme et d'atteinte à la sécurité de l'État.

Il a soutenu que Kalonda avait été en contact avec le groupe armé M23 et ses soutiens rwandais " pour renverser le pouvoir en place en RDC par tous les moyens afin d'y installer un ressortissant katangais ".

Selon la même source, le 8 juin, des membres du gouvernement et les renseignements militaires ont organisé une réunion avec plusieurs ambassadeurs étrangers pour présenter ce qu'ils ont qualifié de preuves à l'appui de ces allégations. Le 14 août, le conseiller de Katumbi a été formellement inculpé pour trahison, de possession de documents classifiés et d'incitation du personnel militaire à commettre des actes contraires à leur devoir ".

Son frère Moïse Della qui s'est confié à Human Rights Watch a déclaré qu'après l'arrestation, la police avait perquisitionné les résidences de Salomon Kalonda à Kinshasa et Lubumbashi ainsi que certaines propriétés des membres de sa famille, notamment la maison de leur mère âgée de 85 ans.

" L'arrestation et la détention de M. Kalonda et les perquisitions manifestement abusives des domiciles des membres de sa famille soulèvent de sérieuses inquiétudes quant aux efforts politiquement motivés pour intimider l'opposition politique ", peut-on lire dans cette déclaration de Human Rights Watch qui affirme que des sources onusiennes et diplomatiques ont déclaré qu'elles craignaient que l'arrestation de Kalonda ne réponde qu'à des fins politiques.

" Arrêter des proches de dirigeants de l'opposition et les empêcher de se déplacer dans le pays ou d'organiser des manifestations et des rassemblements envoie un message effrayant à la veille de la campagne électorale ", a ajouté Thomas Fessy, chercheur principal de l'ONG Human Rights Watch pour qui le gouvernement doit d'urgence inverser cette tendance, qui risque d'aggraver une situation.

La justice militaire reproche à Salomon Kalunda d'avoir reçu auprès de Patrick Nyundo (agent de l'ANR) par WhatsApp, les images des tenues et bottines militaires soigneusement et secrètement choisies par la hiérarchie militaire.

Ainsi, la justice militaire estime qu'il s'est rendu coupable de trahison par le fait de livrer des équipements, installations, appareils ou autres matériels affectés aux FARDC. Ce dernier serait en intelligence avec une puissance étrangère en vue de susciter des actes d'agression contre la République. Les griefs retenus contre Salomon Kalunda sont notamment :

  • Le fait de fournir à une puissance étrangère les moyens d'entreprendre des hostilités ou d'accomplir des actes d'agression contre la République;
  • Le fait de rendre accessible des renseignements possédés, données…de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation;
  • Avoir entretenu entre 2020 et 2023 des contacts avec le major Ngezi Fred, assistant de Sultani Makenga, le général Karuretwa Patrick, conseiller principal du président Kagame, le Général major Rubi Karusisi, commandant forces spéciales RDF, le Général major Alex Kagame et le général major Nzabamwito Joseph conseiller spécial en matière sécurité du président Kagame en vue d'engager des hostilités contre la RDC.

Au moment de son transfèrement à la prison de Ndolo, Salomon Kalonda était accusé d'orchestrer un coup d'État afin d'y installer un ressortissant Katangais. Le procès de Salomon Kalonda qui s'est ouvert le 17 août a été renvoyé au 18 septembre.

Dans un mémorandum adressé à la Commission nationale des droits de l'homme le 15 juillet, plusieurs organisations de la société civile congolaise ont appelé le gouvernement à mettre fin aux arrestations et détentions arbitraires par les services de renseignement.

Carmel NDEO

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