L'état de siège, cette mesure militaire exceptionnelle instaurée par le président de la République, Félix Tshisekedi, pour combattre les groupes armés et restaurer l'autorité de l'Etat dans les provinces du Nord-Kivu et en Ituri, ne fait plus l'unanimité.

Malgré le fait que le gouvernement a demandé au parlement de proroger plus de 50 fois cette mesure censée être " exceptionnelle " et " provisoire ", plusieurs voix se sont levées pour exiger sa levée.

En réponse à cette demande, le gouvernement a organisé pendant 3 jours à Kinshasa, une table ronde pour décider de l'avenir de l'état de siège en vigueur depuis mai 2021. Après les discussions entre notables, les autorités Politico-militaires, les parlementaires de ces deux provinces, des conclusions ont été soumises au Chef de l'Etat.

Réagissant à la tenue de ces assises, le député national Claudel Lubaya a réitéré ses critiques envers cette mesure particulière qui, selon lui a été proclamé dans la " précipitation et sous émotion, vanté comme la panacée à la crise sécuritaire dans l'Est, prorogé sans débat, de manière mécanique et comique par le parlement et le gouvernement ".

" L'état de siège rejoint de la plus belle manière et sous la clameur publique, la défunte diplomatie dite agissante (on n'a plus de nouvelles ) dans la catégorie des choix hasardeux aux contours flous et dont l'échec prévisible n'a jamais fait l'ombre d'aucun doute ", a-t-il déclaré.

Censé intensifier les opérations militaires pour éradiquer la centaine de groupes armés qui pullulent dans la zone, cette mesure d'exception n'a visiblement atteint son objectif principal : neutraliser définitivement les groupes armés.

Selon les statistiques de la société civile, le nombre de morts a augmenté. plus de 4.000 civils ont été tués depuis l'instauration de l'état de siège. Les groupes armés, comme les Forces démocratiques alliées (ADF) affiliées à l'Etat islamique, ont élargi leur zone d'influence devant les offensives de l'armée congolaise. Pire, le mouvement terroriste du M23, désarmé depuis 10 ans, a repris les armes en plein état de siège et s'est emparé de nombreuses localités du Nord-Kivu sans que l'armée congolaise ne réussisse à prendre le dessus. Résultat, la situation humanitaire s'est fortement détériorée. Selon les chiffres de l'ONU, plus de 2 millions de personnes ont été déplacées de force depuis 2021.

En dépit de ces chiffres, les forces armées de la République démocratique du Congo notent un bilan satisfaisant.

" Plus de 2000 membres des groupes armés qui se sont rendus. Il y en a ceux qui ont été cantonnés à Rumangabo, d'autres à Mongbwalu et il y a les groupes de Mahagi qui étaient toujours à Kalo à mi-chemin entre Beni et Butembo à 25Km au sud de Beni et Nord de Butembo. Tout cela a permis à ce que nous puissions rouvrir certaines routes des opérations militaires et la pression a été telle qu'on a neutralisé un grand nombre surtout des ADF, les membres des groupes armés et les collaborateurs des ADF. Nous avons anéanti quasiment les réseaux des ravitaillements, des recrutements et des collaborateurs dans la ville de Beni, Butembo et un peu partout. Il y a beaucoup d'ADF qui ont été neutralisés ", a expliqué le porte-parole des FARDC, le Général-major, Sylvain Ekenge présentant, mercredi 16 août lors d'un briefing presse, les acquis de l'état de siège décrété en provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu après son évaluation lors d'une table ronde organisée par le premier ministre, Sama Lukonde au nom du Président Tshisekedi.

Carmel NDEO

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