Alors que la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Est (EAC) s'efforçait de résoudre les problèmes sécuritaires à l'Est de la RDC, le gouvernement burundais a, de manière controversée, déployé secrètement des troupes dans la RDC.

Cette action est perçue comme une violation des accords de paix signés pour stabiliser une région menacée par plus de 200 groupes armés.

L'armée burundaise s'est alliee avec des groupes comme Wazalendo et le FDLR, porteurs de l'ideologie genocidaire et impliqués dans le génocide perpétré contre les tutsi en 1994 au Rwanda. Cette alliance soulève des questions sur la fidélité du Burundi à la stratégie de l'EAC, qui privilégie les pourparlers politiques pour résoudre les crises en RDC.

Le Burundi est également accusé de soutenir les FARDC et sa coalition et critiqué pour ses atrocités contre les tutsis congolais. Des sources à Kinshasa indiquent que le gouvernement congolais rémunère chaque soldat burundais, avec des paiements atteignant 5 000 dollars par mois, pour combattre le M23, un groupe dont la mission est de défendre les droits des tutsi en RDC.

Depuis le 29 novembre, le Burundi a entamé l'évacuation de ses soldats tués ou blessés dans des affrontements avec le M23 au Nord-Kivu. Bien que le gouvernement burundais reconnaisse environ 60 décès, d'autres sources crédibles rapportent que le nombre réel pourrait être plus élevé.

Des protestations ont émergé au sein de l'armée burundaise ainsi qu'à l'assemblée nationale contre cette intervention au Congo, menant à l'arrestation d'officiers supérieurs.

Le 13 novembre, une réunion présidée par le président Evariste Ndayishimiye, dans son bureau de Ntare Rushatsi House, a confirmé la présence continue et même le renforcement des troupes burundaises au Nord-Kivu.

En plus des 2 000 soldats présents auparavant, 1 800 soldats supplémentaires ont été déployés pour rejoindre ces forces. La collaboration entre l'armée burundaise et des groupes armés tels que Wazalendo et les FDLR, est particulièrement préoccupante, surtout en raison de l'implication de ces derniers dans les atrocités contre les tutsi congolais.

Il est à noter que l'alliance entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les FDLR demeure un élément central du conflit entre le Rwanda et la RDC.

En dépit du départ des troupes de l'EACRF de la RDC, le Burundi maintient sa présence militaire en vertu de l'accord de coopération bilatéral signé avec le Congo.

Cette situation est scrutée de près par des analystes qui s'interrogent sur l'impact réel de l'intervention burundaise sur la résolution du conflit.

Franck_Espoir Ndizeye



Source : https://fr.igihe.com/Le-Burundi-entre-trahison-et-quete-de-paix-en-RDC-une-analyse-critique.html