Les violences orchestrées par la milice Mobondo, précisément sur la Route nationale 17 (RN17) reliant la ville de Bandundu à Kinshasa en passant par celle de Kwamouth, laissent des impacts négatifs tant sur le plan économique, sécuritaire que social pour la ville de de Bandundu (Kwilu).
Dans une correspondance datée de mercredi 03 janvier, le président de la société civile de la ville de Bandundu a demandé au gouvernement de prendre ses responsabilités pour assurer la sécurité de la population victime de l'activisme de cette milice.
" Aujourd'hui là, les gens sont en train de souffrir. Regardez déjà les produits de première nécessité sont devenus rares parce que c'est Kinshasa qui alimente la ville de Bandundu. Tous les commerçants qui sont allés, ils sont bloqués, ils ne peuvent pas arriver ici. Même pour ceux qui vendent des habits, des babouches, etc…, tous ces gens-là qui nous amènent des vivres frais, ils ne savent pas s'approvisionner actuellement ", a-t-il expliqué.
Depuis décembre 2023, les miliciens dits " Mobondo " tendent des embuscades sur la RN17, obligeant les autorités locales à suspendre le trafic sur cette voie après le meurtre de quelques voyageurs par ces miliciens.
" Cette situation des Mobondo à Kwamouth, ça dure déjà bientôt deux ans. Ils sont en train de tuer les gens. Et aujourd'hui, ils ont changé de système. Ils sont en train d'empêcher les gens de venir à Bandundu. Le gouvernement, c'est lui qui assure la sécurité des personnes et de leurs biens ", a-t-il poursuivi.
Le président de cette structure citoyenne y voit une " forte complicité " et juge " inconcevable " qu'un groupe des personnes puisse prendre en otage toute la population au vu et au su de tout le monde
" Est-ce que le gouvernement n'a pas assez d'armes pour neutraliser ces Mobondo là ? Ce n'est pas du tout normal. Je pense qu'il y a une forte complicité. Si non comment ce mutisme là peut être expliqué ? Mais pourquoi est-ce qu'un petit groupe de gens peut prendre en otage toute la population et empêcher que les gens puissent se mouvoir. Ce n'est pas normal ", s'est indigné le président de la société civile de Bandundu.
La milice Mobondo est née du conflit qui oppose Teke et Yaka, parti des litiges fonciers, qui a déjà fait au moins 300 morts en une année, selon Human Rights Watch. Les atrocités ont débuté au territoire de Kwamouth en juin 2022 entre les deux communautés.
Silas MUNGINDA
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