Les élections législatives ont rendu leurs verdicts depuis le lundi 14 Janvier 2024 par l'entremise de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui avait rendu publique la liste des députés nationaux élus lors du scrutin du 20 décembre 2023.

Ces résultats des élections législatives du 20 décembre 2023, ont donné une nette majorité à la plateforme politique soutenant la candidature du Président de la République qui, additionnant ses sièges, a obtenu plus de 400 députés nationaux élus.

L'on pourrait croire avec ces chiffres que la messe était dite pour une majorité écrasante contre une opposition parlementaire largement minoritaire. Les caciques de l'Union sacrée ont déjoué cette certitude d'une forteresse cohérente en montrant dès le lendemain les premiers signes d'un bloc disloqué.

Des groupuscules pour " renforcer " la cohésion !

Le 22 janvier dernier, Vital Kamerhe, son AA/UNC et trois autres regroupements politiques annoncent la création du " PCR " (Pacte pour un Congo Retrouvé) qui se fixe pour objectif de " renforcer la cohésion " au sein de l'Union Sacrée.

" Ce pacte, c'est pour renforcer la cohésion au sein de l'Union sacrée. Ramener la discipline pour que tous sachions que nous n'avons plus droit à l'erreur ", a dit Vital Kamerhe lors du lancement de ce regroupement.

La démarche politique a sonné comme une attaque à d'autres forces de l'Union sacrée qui ont tenté à leurs tours de prouver qu'ils sont aussi des forces sur lesquelles le Président de la République peut compter. Il s'agit notamment du Premier ministre Sama Lukonde qui a aussi lancé sa plateforme " DAB " (Dynamique, Agissons et Bâtissons) fort des 72 députés élus.

De son côté aussi, le secrétaire général de l'UDPS a, dans la foulée de la création du " PCR ", entamé des consultations auprès des autres membres du présidium de l'Union sacrée non membres du " PCR ", à savoir Bahati Lukwebo, Jean-Pierre Bemba et Christophe Mboso. Bien qu'il ne s'inscrive pas contre la création du " PCR ", cette démarche semble vraisemblablement une réponse à la démarche du " PCR ".

Une guerre de positionnement

Ces différentes actions croisées au sein de l'Union sacrée témoignent d'une guerre de positionnement entre les forces de l'Union Sacrée qui, après avoir remporté les législatives, se battent à présent entre eux pour espérer avoir la primature et ou obtenir un bon nombre des postes au sein du bureau de l'Assemblée nationale et dans d'autres institutions.

Mais cette guerre de positionnement peut être aussi le corollaire aux nombres des membres du prochain gouvernement. Sachant que tout le monde souhaite la réduction du nombre de membres du gouvernement et du train de vie des institutions de manière générale. Ainsi, la configuration actuelle de l'Union sacrée met en mal une maxime biblique qui stipule que " la moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson ".

Au contraire, pour l'Union sacrée, l'on pourrait affirmer qu'" il y a beaucoup d'ouvriers, mais une maigre moisson ", la moisson faisant référence aux postes ministériels. Ainsi, avec cette majorité écrasante, l'Union sacrée pensait vivre un long fleuve tranquille, mais cet objectif atteint d'une majorité pourrait être un couteau à double tranchant susceptible de démontrer sa tranquillité, mais aussi être à la base des départs de membres insatisfaits du partage du pouvoir à venir.

David Mukendi

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