Plus de 135 000 personnes sont en déplacement vers la ville de Goma suite au nouvel impact humanitaire de la flambée des violences dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu), selon les estimations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).
Plus tard que mercredi dernier, les affrontements se sont intensifiés dans les collines surplombant la cité de Sake dans le territoire de Masisi, située à environ 25 km de Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Des tirs à l'arme lourde ont été entendus dans les environs de cette cité, avec trois incidents d'explosion d'obus tombés près des habitations, faisant quatre morts et plusieurs blessés. Cette situation a entraîné la fuite massive des habitants et des occupants des sites de déplacés de Sake et environs vers Goma. Des sources locales rapportent plusieurs personnes touchées par balles pendant leur fuite.
Environ deux-tiers de la population de Sake (environ 34 300 habitants en 2021) a fui vers Goma, rapportent la société civile locale contactée par OCHA RDC. De plus, au moins 26 000 personnes déplacées en provenance de Shasha, Kirotshe et Bweremana sont arrivées à Sake entre le 2 et le 3 février, avant de repartir vers Goma. Ces nouvelles arrivées s'ajoutent à plus de 75 000 personnes déplacées qui étaient déjà présentes dans quatre sites de déplacés à Sake.
Les acteurs humanitaires estiment que plus de 135 000 personnes déplacées se seraient dirigées vers Goma. En raison de mouvements multiples, le nombre réel de personnes déplacées n'est pas encore disponible, précise ce Bureau onusien.
Le risque d'insécurité alimentaire et d'isolement
En outre, la flambée de violences dans le territoire de Masisi ne permet pas aux acteurs humanitaires d'apporter de l'assistance à environ 697 000 personnes déplacées précédemment depuis décembre 2023 (CMP Nord-Kivu jan.2024).
L'accueil des déplacés vers Goma reste encore difficile, faute d'espace disponible. Les hostilités ont également impacté la route entre Sake et Bweremana, une route majeure reliant les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Cela pourrait compromettre la sécurité alimentaire et les activités économiques à Goma et dans la région. Le risque d'isolement de Goma est élevé. Le chef-lieu abrite plus de 2 millions d'habitants, avec au moins 500 000 personnes déplacées.
La Coordination humanitaire provinciale (COHP) a, au cours d'une réunion d'urgence tenue cette semaine, identifié quatre secteurs prioritaires pour une assistance immédiate aux personnes déplacées. II s'agit de la nourriture, les abris, l'eau, hygiène et assainissement et les articles ménagers essentiels.
Odon Bakumba
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