Thierry Murangira, porte-parole du RIB, a déclaré à IGIHE que Tuyishime avait été mise en détention lundi 19 février, après sa démission du conseil du district. Tuyishime occupe également le poste de chef de chantier à la station hydroélectrique de Rukarara.

Selon le RIB, Tuyishime a supervisé la construction de la maison de sa mère, où ont été découverts les corps des victimes du génocide perpétré contre les Tutsi. Sa mère, Séraphine Dusabemariya, âgée de 61 ans, a hérité du terrain de Hishamunda, l'un des suspects arrêtés.

"Le dossier contre Tuyishime est en cours de compilation pour être soumis au parquet", a révélé Murangira.

La découverte initiale de six corps a eu lieu en octobre 2023, lors de travaux de construction d'une clôture autour de la propriété appartenant à Jean Baptiste Hishamunda, âgé de 86 ans, qui a également été arrêté en lien avec l'affaire.

Suite à l'exhumation des restes autour de la résidence et de la cuisine, les autorités ont décidé de démolir la maison principale pour faciliter la poursuite des efforts d'exhumation, menant à la découverte de corps supplémentaires.

Des recherches ultérieures dans une plantation agricole appartenant à une autre résidente de la zone, Médiatrice Uwimana, ont porté le nombre total de corps exhumés à 975 en date du 21 février.

Dusabemariya, Musangangohe et Uwabega sont les enfants de Jean Baptiste Hishamunda, tandis que Habimana et Uwimana sont des voisins de Dusabemariya.

Selon les témoignages, la zone où les corps ont été trouvés était précédemment habitée par des soldats du régime génocidaire, dont deux sont rapportés avoir commis des crimes de génocide, y compris le fils de Hishamunda, qui purge actuellement une peine dans la prison de Huye après avoir plaidé coupable.

"Malgré son aveu de culpabilité, il n'a jamais divulgué d'informations sur les corps des victimes enterrés dans des fosses communes dans sa propriété."

Murangira a émis un avertissement sévère à l'égard des individus qui dissimulent encore des informations sur les corps des victimes du génocide, trois décennies après que le génocide perpétré contre les Tutsi ait dévasté le pays en 1994.

"Nous exhortons les gens à partager toute information liée au génocide pour permettre aux réscapés d'offrir un enterrement digne aux corps des victimes."

La dissimulation d'informations sur les restes du génocide perpétré contre les Tutsi constitue un crime en vertu de la loi n° 59/2018 du 22/8/2018 sur l'idéologie du génocide et les crimes connexes. Les articles 5, 6, 7, 8 et 10 interdisent les actions visant à nier, minimiser ou banaliser le génocide perpétré contre les Tutsi en 1994.

En cas de condamnation, les auteurs de tels délits encourent une peine d'emprisonnement de sept à neuf ans, ainsi que des amendes allant de 500 000 à 1 000 000 Frw.

D'autres personnes arrêtées pour avoir dissimulé des informations incluent Petero Habimana (89 ans), Mariani Musasangohe (50 ans), Marie Josée Uwabega (53 ans) et Médiatrice Uwimana (54 ans). Sifa Nyirakiromba (68 ans) a été libérée, tandis que les autres suspects ont été déférés devant le tribunal et placés en détention provisoire pour un mois en attendant leur procès.

Franck_Espoir Ndizeye



Source : https://fr.igihe.com/Huye-ex-conseiller-arrete-pour-dissimulation-des-info-sur-le-genocide-perpetre.html