Le Prix Nobel de la paix 2018, Denis Mukwege qualifie de " dangereuse ", la décision du gouvernement portant levée du moratoire sur l'exécution de la peine de mort en RD Congo.
Cette décision " populiste " selon lui, est particulièrement " dangereuse dans un pays où la justice est dysfonctionnelle et malade ", allusion faite aux récentes déclarations du Président de la République sur le pouvoir judiciaire.
Pour le candidat malheureux à la présidentielle de décembre 2023, le déficit d'indépendance et d'impartialité du système judiciaire est notoire et la justice militaire ne prévoit pas de double degré de juridiction, en violation des garanties procédurales inhérentes à un procès équitable.
" Nous prônons l'abolition pure et simple de la peine de mort et une réforme profonde des secteurs de la sécurité et de la justice pour consolider un état de droit protecteur des libertés fondamentales. La levée du moratoire sur l'exécution de la peinedemort est inconstitutionnelle et illustre une dérive autoritaire et un recul inquiétant du système de protection national des droits humains ", a écrit le lauréat du Prix Sakharov 2014.
Le gouvernement congolais a décidé de lever ce moratoire en vue de " débarrasser l'armée des traîtres, et d'endiguer la recrudescence d'actes de terrorisme et de banditisme urbain entraînant mort d'hommes".
Le moratoire sur l'exécution de la peine de mort était en vigueur depuis 2003 sur décision du gouvernement de l'époque.
Jérémie Ngunga Léman
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