Le Vice-premier ministre des Affaires étrangères et de la Francophonie, Christophe Lutundula a déploré " l'inaction et le mutisme " de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) face à l'agression de la RDC par le Rwanda via le M23. Il l'a dit en marge de la journée internationale de la Francophonie 2024 placée sous le thème : " Créer, innover, entreprendre en français ".

La Francophonie, dit le VPM, est fondée sur les valeurs, outre la langue française, de paix, de démocratie, d'Etat de droit, de solidarité, d'égalité entre hommes et femmes et de diversité culturelle.

Malgré ces valeurs qui doivent théoriquement conduire la communauté, Kinshasa dit n'avoir cessé de s'interroger " au regard de l'attitude, mieux, du silence et de l'indifférence de la Francophonie institutionnelle face à l'agression du pays par le Rwanda, un des membres de l'OIF, et des tragédies qu'elle provoque depuis plus de trois décennies ".

Au nombre de ces tragédies, Lutundula note quelques unes notamment " le pillage éhonté de ressources naturelles, les déplacements forcés d'environ six millions des personnes (femmes, enfants, vieillards) qui vivent quasiment dans un état de nature, sans abris, sans nourriture suffisante, à la merci de toute sorte de maladie, etc. ".

En outre, le chef de la diplomatie congolaise a indiqué qu'il est, en effet, " inadmissible et contradictoire " que l'OIF, qui doit défendre et promouvoir les valeurs de la Francophonie, mais reste " aphone et inactive " face à l'agression avérée de la RDC par le Rwanda, dont les troupes ont envahi la province du Nord-Kivu, soutiennent un groupe terroriste le M23 et se livrent à des crimes de guerre et contre l'humanité sur le territoire congolais.

" Ces actes, qui violent incontestablement la Charte de la Francophonic, celle des Nations Unies et les autres instruments juridiques qui régissent les relations internationales, doivent être condamnés sans équivoque par notre Organisation. Il est évident que par son attitude actuelle, l'OIF ne favorise ni l'unité entre ses membres, ni la confiance en elle. Bien au contraire, elle incite au doute et au désengagement. Il est donc grand temps, pour ceux qui ont en charge la gestion de notre organisation, de se ressaisir et de prendre des initiatives courageuses afin que notre organisation contribue véritablement à la solution de la crise sécuritaire à l'Est de la RDC et ce faisant, au rétablissement de la confiance entre ces deux membres en conflit et de la paix dans la région des grands Lac. La Francophonie ne peut espérer prospérer et continuer à susciter de l'intérêt en elle que si elle se réconcilie avec ses valeurs et sa Charte ", a argué Christophe Lutundula.

Nonobstant, la RDC rejette l'idée de renoncer à son destin de grandeur au sein de cette communauté, car consciente de sa place de plus grand pays francophone après la France en termes de locuteurs.

Kinshasa a pour ce faire confirmé sa présence au sommet de la Francophonie qui aura lieu en octobre 2024 en France.

F.Joseph

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