
Dans un communiqué publié ce dimanche, le bureau du président a indiqué que lors de la rencontre, le chef de l'État a réaffirmé l'engagement du Rwanda envers une résolution pacifique tout en insistant sur la nécessité de reconnaître ses préoccupations légitimes.
"Le Président Kagame a clairement affirmé que le Rwanda est engagé dans une résolution pacifique, mais que ses intérêts légitimes en matière de sécurité doivent être reconnus et respectés", indique le communiqué.
Le Président a également réitéré l'importance de respecter le processus continental en cours visant à apporter une solution durable au conflit en RDC.
La visite de Lammy au Rwanda fait suite à sa participation à la réunion du G20 en Afrique du Sud, où il a promis de "transmettre un message ferme" au Président Kagame au sujet de la présence militaire rwandaise supposée dans l'est de la RDC. Le Royaume-Uni a accusé le Rwanda de violer la souveraineté de la RDC, une accusation que Kigali rejette systématiquement, la qualifiant d'infondée.
Avant la visite de Lammy, le ministre des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, avait indiqué que les discussions seraient franches.
Dans un message publié sur X, Nduhungirehe a exprimé son impatience à l'idée d'entendre les déclarations de Lammy, tout en précisant que le Rwanda maintiendrait une position ferme sur la question. " Vraiment ? J'ai hâte de voir cela et de lire une déclaration forte après la réunion. Bienvenue à Kigali, David Lammy ! ", a-t-il écrit.
Le gouvernement continue de dénoncer ce qu'il considère comme un biais international dans la gestion de la crise de l'est de la RDC, mettant en lumière la persécution des Congolais parlant kinyarwanda et le soutien du gouvernement congolais aux FDLR, une milice composée d'anciens responsables du génocide de 1994 contre les Tutsi au Rwanda.
Kigali soutient que toute solution à long terme doit reposer sur des mécanismes régionaux, y compris les efforts menés par la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) et la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC) pour traiter le conflit entre le gouvernement congolais et le groupe rebelle M23/AFC.
En revanche, le Royaume-Uni a évoqué d'éventuelles conséquences pour le Rwanda si ce dernier persiste dans son "implication dans le conflit". Toutefois, les responsables rwandais soutiennent que les menaces de sanctions ou de mesures punitives ne résoudront pas la crise, soulignant que les interventions internationales antérieures n'ont pas permis de stabiliser la région.
Lors de sa visite en Afrique, Lammy a également rencontré le président de la RDC, Félix Tshisekedi, ce samedi.
Le Rwanda a défendu ses mesures de sécurité le long de sa frontière avec la RDC, invoquant les récentes attaques transfrontalières et les menaces à la sécurité engendrées par les FDLR. Alors que les tensions demeurent vives, Kigali soutient que la solution passe par un dialogue politique entre le gouvernement congolais et les groupes armés, y compris le M23, plutôt que par une pression externe sur le Rwanda.



Alain Bertrand Tunezerwe
Source : https://fr.igihe.com/Le-President-Kagame-s-entretien-avec-le-ministre-britannique-des-Affaires.html
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