
Deux timbres dissonants, jaillis des arcanes mêmes du pouvoir, s'entrelacent en une cacophonie des plus déroutantes, trahissant l'absence d'une ligne directrice ferme et intelligible sur une question revêtant une gravité absolue. Loin d'un simple hiatus communicationnel, cette dysharmonie verbale révèle, en filigrane, les lézardes profondes d'un appareil étatique livré aux errements de l'improvisation, où la parole publique oscille entre l'emphase martiale et la souplesse conciliatrice sans la moindre cohésion doctrinale.
Ce vacillement discursif, symptôme d'un pilotage à vue, expose au grand jour l'incurie d'une gouvernance plus soumise aux aléas des circonstances qu'animée d'une vision claire, frappant ainsi d'obsolescence toute prétention à l'autorité et à la crédibilité sur la scène nationale comme internationale.
Ce n'est pas tant la contradiction en soi qui frappe, mais ce qu'elle révèle d'un pouvoir dénué de ligne directrice, où la stratégie semble fluctuante au gré des vents, sans ancrage intellectuel ni cap maîtrisé. L'absence de cohérence dans la posture diplomatique, conjuguée à une débâcle militaire manifeste, illustre non seulement un défaut de réflexion stratégique, mais également un déficit criant de gouvernance. Comment un gouvernement peut-il prétendre restaurer sa souveraineté lorsque ses plus éminentes figures peinent à accorder leurs violons sur la nature même de la menace qui la guette ?
L'art de gouverner exige une vision, une rigueur conceptuelle, une constance dans le discours et dans l'action. Or, l'inconsistance qui prévaut trahit une improvisation chronique où se mêlent contradictions, falsifications et contre-vérités, transformant chaque déclaration officielle en une partition dissonante.
L'État, au lieu d'apparaître comme un rempart solide, devient ainsi le théâtre d'une confusion institutionnelle dont l'écho ne peut que fragiliser davantage sa position sur la scène internationale.
Dès lors, l'échec ne saurait être fortuit : il est la conséquence logique d'une gestion où la parole officielle se contredit, où l'action militaire s'effrite, et où la diplomatie erre sans boussole. A ce stade, il ne s'agit plus seulement d'un dysfonctionnement, mais d'un naufrage annoncé.

Tite Gatabazi
Source : https://fr.igihe.com/L-incoherence-du-sommet-a-l-abime-en-RDC.html
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