" Le gouvernement ne peut ignorer la souffrance des Congolais. Je m'engage à ce que les victimes de Fizi soient assistées dans les plus brefs délais. Une mission gouvernementale sera dépêchée sur place pour évaluer les besoins et coordonner l'aide humanitaire ", a-t-elle déclaré lors d'un point presse à Kinshasa.

Selon les rapports de la Croix-Rouge locale et des autorités administratives, au moins 27 personnes ont perdu la vie, des dizaines d'autres sont portées disparues, et plus de 3 000 habitants sont déplacés. Des villages entiers ont été partiellement détruits par des crues soudaines des rivières Mutambala et Lulenge, aggravées par des pluies torrentielles inhabituelles. Certaines routes rurales sont devenues impraticables, isolant plusieurs localités comme Mboko, Sebele, Tumbwe et Lusenda.

" Les gens dorment dehors, d'autres ont tout perdu. Nous manquons d'eau potable, de nourriture, et les maladies commencent déjà à apparaître ", témoigne Madame Mwinamizi, une déplacée rencontrée à Mboko.

Sur le terrain, le député national Justin Bitakwira, originaire de la région, s'est rendu personnellement auprès des sinistrés. Dans un ton à la fois ferme et rassurant, il a dénoncé l'oubli de Fizi dans les politiques publiques et exigé une action d'urgence.

" Ce qui se passe ici est inacceptable. Mais je vous le dis : vous n'êtes pas seuls. J'ai parlé avec la Première ministre, et elle m'a garanti que l'État va intervenir. Je veillerai personnellement à ce que les fonds soient débloqués et que l'aide arrive à bon port ", a déclaré le député lors d'un rassemblement improvisé à Tumbwe.

Dans son plan d'urgence, la cheffe du gouvernement a évoqué plusieurs mesures immédiates et à moyen terme :

  • Envoi de tentes, vivres, kits sanitaires et médicaments d'ici 72 heures ;

  • Déploiement d'équipes médicales mobiles dans les zones inaccessibles ;

  • Restauration d'axes routiers endommagés (notamment Barakaâ€"Fizi et Mbokoâ€"Sebele) ;

  • Création de sites de relogement temporaires pour les familles déplacées ;

  • Mobilisation de partenaires internationaux via le Ministère de l'Action humanitaire.

Un fonds spécial d'intervention d'urgence est en cours de constitution, en collaboration avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et la MONUSCO, afin de garantir une assistance structurée.

La Première ministre a également lancé un appel à la solidarité nationale, exhortant les Congolais, les ONG, les entreprises et la diaspora à participer à l'élan humanitaire :

" Fizi est la RDC. Aujourd'hui, nos frères et sœurs ont besoin de nous. J'invite tous les cœurs généreux à se mobiliser. "

Pour plusieurs observateurs, la situation à Fizi est un nouveau test pour la capacité de l'État congolais à gérer les urgences humanitaires. Le pays est régulièrement confronté à des catastrophes naturelles (comme les éruptions volcaniques à Goma ou les inondations à Uvira), mais les réponses institutionnelles sont souvent jugées lentes ou mal coordonnées.

" Nous espérons que cette fois, les paroles seront suivies d'actes. Les populations de l'Est sont fatiguées d'être toujours les oubliées de la République ", déclare Jonas Bahati, analyste politique à Bukavu.

Alors que les regards sont désormais tournés vers Kinshasa, les populations de Fizi attendent que les engagements de la Première ministre se traduisent en actions concrètes. Dans l'immédiat, les besoins restent immenses et urgents. Mais la solidarité exprimée tant par le gouvernement que par les élus locaux comme Justin Bitakwira redonne un peu d'espoir à une population meurtrie.

L'article Catastrophes à Fizi : la Première ministre promet une réponse urgente, Justin Bitakwira rassure les populations sinistrées est apparu en premier sur Kivu-Avenir.



Source : https://kivuavenir.com/catastrophes-a-fizi-la-premiere-ministre-promet-une-reponse-urgente-justin-bitakwira-rassure-les-populations-sinistrees/