Mais aujourd'hui, les pièces du puzzle commencent à s'emboîter, et la vérité semble éclater au grand jour : l'AFC, cette plateforme politico-militaire lancée par Corneille Nangaa, ancien président de la CENI, porte bel et bien l'empreinte de Joseph Kabila.

L'AFC/M23 : un projet né dans l'ombre

L'Alliance Fleuve Congo (AFC) a été annoncée avec fracas en décembre 2023 par Corneille Nangaa. À peine née, cette plateforme s'est immédiatement positionnée comme l'interface politique du mouvement rebelle M23, accusé de crimes de guerre et de déplacements forcés de populations dans le Nord-Kivu. Mais ce qui a véritablement choqué l'opinion, ce sont les déclarations de Nangaa justifiant une alliance avec un groupe armé sous prétexte de 'réformes politiques profondes'.

Comment un ancien haut fonctionnaire de l'État, autrefois garant de la transparence électorale, peut-il se retrouver à collaborer avec une rébellion armée ? Pour plusieurs analystes, la réponse est simple : Nangaa n'est qu'un pion dans un plan plus vaste.

Joseph Kabila, le parrain invisible

Derrière Nangaa, les regards se tournent vers Joseph Kabila, président de la RDC de 2001 à 2019, dont les liens historiques avec les réseaux militaires de l'Est sont bien documentés. Plusieurs rapports du Groupe d'experts de l'ONU ont déjà évoqué, par le passé, les relations entre le régime de Kabila et certains groupes armés opérant dans le Kivu, que ce soit pour des raisons géopolitiques ou économiques.

Depuis la fin de son mandat, Kabila a gardé un pied dans les arcanes du pouvoir à travers le FCC (Front Commun pour le Congo), une plateforme qui a longtemps dominé le Parlement congolais et résisté aux réformes du gouvernement Tshisekedi. Aujourd'hui, alors que son influence institutionnelle s'effrite, le soutien à une rébellion pourrait représenter une stratégie de reconquête du pouvoir par d'autres moyens.

Plusieurs anciens collaborateurs de Kabila sont aujourd'hui dans l'entourage de Corneille Nangaa. Des sources sécuritaires congolaises affirment que des anciens cadres du PPRD (parti de Kabila) auraient participé à des réunions secrètes avec les cadres de l'AFC, tandis que certains services occidentaux évoquent des flux financiers suspects en provenance d'anciens réseaux kabilistes vers les structures de l'AFC/M23.

Une stratégie de déstabilisation avant 2028 ?

Cette instrumentalisation des conflits dans l'Est pourrait aussi s'inscrire dans une logique de brouillage politique préélectoral. En déstabilisant les régions orientales â€" qui représentent un vivier électoral important â€" et en ternissant l'image de l'actuel régime, les alliés de Kabila chercheraient à affaiblir Tshisekedi à l'approche des échéances de 2028, voire à provoquer un blocage institutionnel favorable à un retour politique de leur camp.

Dans cette optique, l'AFC ne serait qu'un outil parmi d'autres, utilisé pour renforcer la pression sur Kinshasa tout en créant une illusion de légitimité politique au M23, un groupe jusque-là considéré comme purement militaire et soutenu par le Rwanda.

Tshisekedi avait vu juste

Depuis 2022, Tshisekedi n'a cessé de dénoncer un 'complot interne' visant à affaiblir l'État congolais de l'intérieur. À l'époque, peu prenaient au sérieux ses déclarations. Aujourd'hui, les événements lui donnent raison. Les connexions entre Nangaa, le M23 et l'ancien système kabiliste se précisent, confirmant que l'ennemi de la paix en RDC ne se cache pas uniquement à Kigali, mais aussi à Kinshasa.

Il est désormais urgent que les institutions congolaises, appuyées par la justice et les partenaires internationaux, enquêtent de manière approfondie sur cette collusion et prennent des mesures fortes pour empêcher la normalisation de l'alliance entre politique et rébellion.

Car l'heure n'est plus aux demi-mesures. La paix, la souveraineté et l'intégrité de la RDC sont en jeu

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Source : https://kivuavenir.com/rdc-enfin-le-president-felix-tshisekedi-avait-raison-lafc-m23-de-corneille-nangaa-cest-joseph-kabila/