Dans un message adressé à l'opinion nationale et internationale, les prélats dénoncent les conséquences désastreuses de la fermeture des banques et des aéroports dans ces zones, qui exacerbe la misère d'une population déjà fragilisée par des années de conflits.
Une population privée de ses ressources
Depuis plusieurs semaines, les institutions financières, notamment à Goma et dans d'autres territoires sous contrôle rebelle, ont cessé de fonctionner. Les banques commerciales, ainsi que les guichets de la Banque centrale du Congo, ont fermé leurs portes, rendant impossible l'accès aux comptes bancaires pour des milliers de familles. Selon les évêques de la CENCO, cette situation a plongé les habitants dans une crise économique aiguë : impossibilité de retirer de l'argent, paralysie des entreprises locales, montée vertigineuse des prix des produits de première nécessité.
" Les familles ne peuvent plus faire face à leurs besoins de base. Beaucoup vivent désormais dans une précarité extrême ", alertent les évêques, qui appellent à une intervention rapide des autorités compétentes.
Isolement économique et humanitaire
À cette crise bancaire s'ajoute l'isolement croissant de la région. La fermeture de l'aéroport international de Goma, principal point d'entrée pour les marchandises et l'aide humanitaire en provenance de Kinshasa ou de l'étranger, bloque non seulement les flux économiques, mais entrave aussi la réponse humanitaire. Les vivres et produits pharmaceutiques se raréfient, et les routes d'accès alternatives sont jugées peu sûres ou impraticables.
Tentatives controversées de relance sous contrôle rebelle
Dans un contexte de pénurie monétaire, les autorités rebelles du M23/AFC ont annoncé la réouverture d'une institution financière locale, la CADECO (Caisse d'épargne et de crédit du Congo), avec à sa tête de nouveaux gestionnaires nommés par le mouvement. Cette initiative, censée relancer une économie locale à genoux, est accueillie avec scepticisme par les opérateurs économiques et la population, qui craignent pour la sécurité de leurs dépôts dans une institution contrôlée par un pouvoir non reconnu.
" La population ne sait plus à qui faire confiance. Cette gestion parallèle de l'économie ajoute à la confusion et à l'insécurité ", déplorent plusieurs sources locales.
Appel à la solidarité et à l'action
Face à cette situation de crise multiple, la CENCO appelle le gouvernement congolais, les partenaires internationaux, ainsi que les organismes humanitaires à prendre des mesures urgentes pour rétablir l'accès aux services essentiels dans les territoires affectés.
" Nous ne pouvons rester silencieux face à la souffrance d'un peuple abandonné. Il est impératif de rouvrir les circuits bancaires officiels et de restaurer les voies de communication, y compris les aéroports ", insistent les évêques.
La crise qui sévit dans l'Est de la RDC est le reflet d'un conflit plus large, dont les conséquences touchent directement la survie de millions de personnes. Alors que les combats se poursuivent, l'appel des évêques sonne comme un cri d'alerte : au-delà des enjeux militaires, c'est la dignité humaine qui est en jeu.
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