" Nous avons négocié intelligemment. C'est un deal gagnant pour la paix, mais surtout pour l'Amérique ", a déclaré Trump, qui, bien qu'il ne soit plus en fonction, a été étroitement impliqué dans les négociations via ses réseaux d'affaires et son influence dans le Parti républicain. " Le Congo possède les minerais les plus précieux au monde, et désormais, une grande partie de ces ressources sont entre dans le  bonnes mains : les nôtres. "

Accord tripartite déguisé ?

Ce qui devait être un accord bilatéral entre la RDC et le Rwanda pour ramener la paix dans l'Est du Congo apparaît désormais comme un accord tripartite de facto, impliquant directement les intérêts économiques américains. En coulisses, plusieurs grandes entreprises minières basées aux États-Unis auraient déjà négocié des concessions dans les provinces riches en cobalt, coltan, or et lithium, notamment dans le Lualaba, le Haut-Katanga et certaines zones du Nord-Kivu encore sous contrôle rebelle.

Le texte officiel de l'accord n'a pas encore été rendu public dans son intégralité, mais les déclarations de Trump viennent confirmer les rumeurs persistantes selon lesquelles les clauses économiques seraient au cœur du document, reléguant les garanties de sécurité et de désarmement à l'arrière-plan.

Selon plusieurs sources diplomatiques, des sociétés comme Freeport-McMoRan, Tesla Mining Consortium et General Electric Minerals pourraient obtenir l'accès direct à des zones stratégiques du sous-sol congolais, dans le cadre de partenariats public-privé conclus discrètement.

" Ce n'est pas un accord de paix, c'est un contrat d'exploitation sous drapeau diplomatique ", dénonce une source parlementaire congolaise sous anonymat. " Le peuple congolais n'a jamais été consulté sur cette vente déguisée de son avenir. "

Le Rwanda récompensé ?

Autre volet polémique : le Rwanda, souvent accusé de pillage systématique des ressources congolaises via des groupes armés comme le M23, n'est pas contraint au retrait immédiat de ses troupes du territoire congolais, selon les premières fuites du document. Kigali obtient par ailleurs des garanties économiques dans la gestion logistique et le transport transfrontalier des minerais, via la Zone économique spéciale de Gisenyi et la douane de Rubavu.

Pour de nombreux analystes, il s'agit là d'une légitimation internationale du rôle du Rwanda comme puissance régionale pivot, voire comme intermédiaire sous-traitant des intérêts occidentaux.

Réactions à Kinshasa : indignation et silence officiel

À Kinshasa, les réactions sont vives dans les milieux politiques et de la société civile. Plusieurs figures de l'opposition ont accusé le président Félix Tshisekedi de " haute trahison économique " et de brader les ressources nationales sous pression étrangère.

" C'est une recolonisation minière du XXIe siècle ", s'insurge l'opposant Martin Fayulu. " Un accord signé à huis clos, à des milliers de kilomètres du pays, sans débat parlementaire ni consultation populaire. "

Le gouvernement, lui, reste pour l'instant silencieux, sans commentaire officiel. Mais en coulisses, des sources proches du cabinet présidentiel affirment que Kinshasa aurait cédé face à une forte pression diplomatique et économique des États-Unis, en échange d'un soutien politique pour les élections générales prévues en 2026.

Mukwege tire la sonnette d'alarme

Le Dr. Denis Mukwege, figure morale du Congo et prix Nobel de la paix, a lui aussi dénoncé ce qu'il qualifie de 'viol diplomatique de la souveraineté congolaise'.

" Ce que nous voyons, ce n'est pas une paix équitable, mais une nouvelle forme d'occupation, déguisée sous des signatures officielles ", a-t-il déclaré lors d'une conférence à Bukavu. " On ne négocie pas la paix pendant qu'on livre les clés du sous-sol national. "

Conséquences régionales et internationales

L'accord pourrait avoir des répercussions importantes dans la région des Grands Lacs. Des voix s'élèvent déjà au sein de l'Union africaine, où certains pays, comme l'Angola ou la Tanzanie, demandent une session d'urgence pour examiner les conséquences géostratégiques de l'accord et sa compatibilité avec les traités panafricains sur la souveraineté économique.

Sur le plan international, la Chine, très active dans le secteur minier congolais, a exprimé discrètement ses préoccupations, tandis que l'Union européenne demande " transparence " et " clarification sur les clauses économiques " du traité.

Alors que Washington célèbre ce qu'elle présente comme un succès diplomatique, de nombreux Congolais craignent que l'accord ne signe pas la fin des violences, mais le début d'une nouvelle ère d'exploitation masquée. Pour eux, la paix ne saurait se construire au détriment de la souveraineté économique et de la dignité nationale.

Le débat ne fait que commencer.

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Source : https://kivuavenir.com/rdc-rwanda-trump-confirme-que-les-etats-unis-obtiennent-une-grande-partie-des-droits-miniers-du-congo-dans-le-cadre-de-laccord-de-paix-signe-a-washington/