L'affaire de la pétition visant Vital Kamerhe, président de l'Assemblée nationale, en offre une démonstration éclatante. Ce qui se voulait une opération politique de grande envergure, menée dans l'ombre mais cautionnée jusque dans les plus hautes sphères de l'État, s'est métamorphosé en fiasco retentissant, exposant au grand jour l'amateurisme d'un régime incapable de masquer ses propres supercheries.
Augustin Kabuya lui-même, en une scène captée par les caméras de Jean-Marie Kassamba, reconnaissait à demi-mot la gravité du dossier en déclarant : " Je dois consulter le chef de l'État. " Le fameux " quitus " présidentiel fut bel et bien donné. Mais patatras : la machine, au lieu d'écraser son adversaire, s'est effondrée sous le poids de ses propres irrégularités.
La commission temporaire saisie de l'examen de la pétition a révélé un inventaire d'anomalies qui relève moins de l'inadvertance que de la falsification pure et simple : présence d'un signataire qui n'est pas député (Mulumba Kanyinda), inscription du nom de Titan Kalonji Antoine sans signature, doublon manifeste de la signature du député Jerry Mulamba Mande figurant deux fois sous des appellations légèrement différentes, sans oublier l'identification d'au moins vingt-cinq fausses signatures après confrontation avec les documents officiels de l'Assemblée nationale.
Peut-on imaginer plus grande preuve d'incompétence et de légèreté dans un acte aussi solennel, visant rien de moins que la destitution du chef du pouvoir législatif ? C'est un aveu accablant : le régime Tshisekedi ne parvient même pas à envelopper ses manuvres dans un semblant de rigueur procédurale.
Il falsifie, mais mal ; il conspire, mais à découvert ; il tente d'orchestrer, mais échoue à masquer la dissonance.
La faillite d'un système
Cet épisode illustre une vérité politique plus profonde : la culture de la fraude n'est pas un accident dans ce régime, elle en constitue l'essence. Les faussaires ne sont pas des éléments marginaux, ils sont le régime lui-même. Cette incapacité chronique à élaborer des opérations cohérentes, à anticiper les conséquences, à couvrir les irrégularités, témoigne d'une faillite intellectuelle et politique généralisée.
Le pouvoir de Tshisekedi, loin d'incarner un État organisé et respectueux de ses institutions, se révèle être une fabrique d'illusions où la forme importe moins que la manipulation éhontée.
Mais la réalité finit toujours par se rappeler à l'ordre. La pétition contre Vital Kamerhe, loin de fragiliser sa position, aura surtout mis à nu la désinvolture de ses adversaires et démontré, une fois encore, que le régime congolais gouverne dans l'improvisation permanente, incapable de se hisser au niveau des responsabilités qu'il prétend assumer.
En vérité, l'amateurisme criant du pouvoir actuel est une insulte à l'intelligence politique et une menace pour la crédibilité de l'État congolais. Le pays se retrouve otage d'un régime qui falsifie tout, y compris ses propres instruments, mais qui ne sait même pas falsifier correctement. Voilà la marque d'une imposture politique érigée en système.
Tite Gatabazi
Source : https://fr.igihe.com/Des-irregularites-qui-confinent-au-scandale-en-RDC.html
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