Certains estiment que l'organisation d'événements de cette envergure devrait rester un monopole réservé à quelques-uns. Ces attitudes réflexes sont dépassées et erronées. La règle fondamentale de tout sport est l'équité. "

Ces propos, prononcés devant l'assemblée du 194ᵉ Congrès de l'Union cycliste internationale, résonnent comme un défi lancé à ceux qui s'accrochent à un monde figé, à un ordre ancien où l'excellence et la reconnaissance étaient distribuées selon des critères hérités du passé colonial et du privilège historique.

Il est frappant de constater combien certains acteurs internationaux peinent à accepter que l'évolution du monde ne se limite pas aux pays traditionnellement dominants. Les sceptiques, souvent pris au dépourvu par la montée en puissance de l'Afrique et d'autres nations émergentes, persistent à considérer le développement et la capacité organisationnelle de ces pays comme des anomalies, voire comme des menaces à leur hégémonie.

Comme si l'expansion du mérite et du talent devait se heurter à des barrières de légitimité, comme si l'innovation, la vision et l'audace africaine étaient inaptes à rivaliser sur la scène mondiale.
Ce refus de voir la réalité en face traduit une incompréhension profonde : le monde a changé, et la mutation est irréversible.

Les nations autrefois reléguées au rôle de spectatrices montrent désormais leur aptitude à concevoir, organiser et exceller dans des événements internationaux de haute exigence. Elles prouvent, à chaque stade, à chaque compétition, que l'excellence n'est plus un monopole réservé à quelques privilégiés.

Kigali, par l'accueil réussi de ces championnats mondiaux, devient ainsi un symbole de cette redistribution du mérite, une illustration concrète que le progrès n'attend plus les anciens monopoles.

La colère ou la condescendance de ceux qui se sentent dépossédés de leur suprématie est symptomatique d'un réflexe d'archaïsme. Ils paraissent incapables d'accepter que la modernité et l'évolution ne sont pas l'apanage d'une poignée de nations. Mais ce constat est implacable : leur monopole est brisé, leur préséance contestée et la dynamique du changement, irréversible. L'Afrique, à l'image de Kigali, ne se contente plus de participer ; elle s'affirme, elle organise, elle excelle et impose le respect.

Ainsi, le discours du président Kagame dépasse le simple cadre sportif. Il est un manifeste, un appel à reconnaître que l'excellence n'a ni frontière ni couleur, que la capacité d'accueillir des événements mondiaux ne se mesure pas aux privilèges historiques mais à la compétence, à la vision et à l'engagement.

Il est aussi une leçon pour tous ceux qui persistent à se réfugier derrière le scepticisme et la nostalgie : le monde change, et les forces nouvelles, audacieuses et innovantes, ne demandent pas la permission pour occuper leur place sur la scène internationale.

En définitive, Kigali n'a pas seulement accueilli des cyclistes ; elle a inauguré une ère nouvelle où l'Afrique démontre, avec clarté et fierté, que le mérite et l'organisation sont désormais universels. Ceux qui refusent de le reconnaître peuvent fulminer, mais le progrès, lui, poursuit inexorablement sa route, et nul ne pourra l'arrêter.

Lors des Mondiaux de cyclisme à Kigali, le Président Kagame a dénoncé le scepticisme et la condescendance envers l'Afrique lorsqu'elle accueille un événement mondial

Tite Gatabazi



Source : https://fr.igihe.com/L-Afrique-et-la-revanche-du-merite-ou-Kigali-redefinit-les-standards-mondiaux.html