Lors de discussions organisées à l'occasion de la Journée internationale de la démocratie, le 15 septembre 2025, le général Rwivanga a expliqué l'origine du problème :

" Aujourd'hui, le gouvernement de la RDC reconnaît comme citoyens congolais les personnes arrivées dans le pays en 1994 [...]. Mais ceux qui étaient déjà présents avant doivent retourner dans leur pays, découpées lors de la conférence de Berlin. Comprenez-vous cette contradiction ? C'est là l'origine du problème. Des solutions diplomatiques sont nécessaires pour résoudre les causes profondes de ce conflit. "

Selon le général, la persistance du conflit dans l'Est de la RDC s'explique par la volonté des forces gouvernementales, en coordination avec les groupes Wazalendo et les FDLR, d'attaquer le peuple Banyamulenge.

Il a ajouté que plusieurs anciens ex-FAR, désormais dans les FDLR, sont actifs au sein des FARDC, notamment Ntawunguka Pacifique (" Gen Omega "), le général Gaston Iyamuremye et le général de brigade Gakwerere, capturé par le M23 et transféré au Rwanda avec les insignes de l'armée congolaise.

Le général Rwivanga a souligné l'importance de la coopération régionale pour résoudre les problèmes de sécurité.

" La RDC illustre bien qu'une solution est possible si la région s'accorde sur ce qui doit être fait. En tant que CEAC et SADC, nous nous sommes engagés à unir nos efforts ", a-t-il expliqué, tout en rappelant que les tentatives passées, comme le retrait des forces est-africaines au profit de la SADC, ont échoué : " On ne peut pas résoudre un problème politique par la guerre. "

Le général Rwivanga a précisé que le conflit impliquait des troupes d'Afrique du Sud, du Malawi, de Tanzanie, des mercenaires roumains et les Wazalendo.

" Les forces étatiques comptaient plus de 75 000 soldats, dont 50 000 Wazalendo et 25 000 autres militaires, tous visant l'anéantissement d'un seul groupe, le M23 ", a-t-il détaillé.

En outre, il a rappelé qu'en janvier 2025, lorsque le M23 a pris le contrôle de Goma, Bukavu et d'autres zones du Nord et du Sud-Kivu, plusieurs pays ont accusé le Rwanda de soutenir ce mouvement, accusation que Kigali a démentie en produisant des preuves contraires.

La guerre ne remplace pas la diplomatie

Le général Rwivanga a insisté sur l'importance de la raison de combattre, de l'équipement et des tactiques dans la réussite militaire, soulignant que même les mercenaires roumains expérimentés échouaient faute d'une raison juste pour se battre.

" Ce qu'ils faisaient n'était pas juste. Ils tentaient d'anéantir un groupe de personnes en raison de leur origine ethnique. On ne peut pas réussir avec ce type de comportement ", a-t-il déclaré.

" L'erreur que le gouvernement de la RDC continue de commettre aujourd'hui est de privilégier la force militaire au lieu de s'attaquer aux causes profondes du problème. Sans solutions diplomatiques et politiques, il ne pourra pas réussir ", a indiqué le général.

Il a en revanche salué les efforts des organisations régionales, des États-Unis et du Qatar, qu'il considère comme une " bonne voie " pour résoudre la crise, et a réaffirmé la disposition du Rwanda à accueillir tout participant aux discussions diplomatiques, à condition qu'il y ait une réelle volonté politique de chaque côté.

Le porte-parole des RDF, le général Rwivanga, a indiqué que la RDC avait accordée la citoyenneté aux réfugiés de 1994 tout en niant celle des habitants déjà présents au moment du tracé des frontières

IGIHE



Source : https://fr.igihe.com/Le-general-Rwivanga-pointe-les-incoherences-de-la-RDC-sur-la-citoyennete.html