La République Démocratique du Congo ne quittera pas encore l'organisation internationale de la Francophonie (OIF). C'est la réponse du gouvernement congolais aux différents appels lancés notamment par la majorité des congolais et même au niveau des plus hautes institutions du pays comme la Chambre Basse du Parlement [ le Sénat ].
Le vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères de la RDC, Christophe Lutundula qui a affirmé cette position du gouvernement lors d'un briefing avec la presse jeudi 24 novembre, a laissé entendre que la RDC, en plus d'être la plus grande nation francophone, a inscrit dans la constitution la langue française comme la langue de l'administration.
" Le retrait de la francophonie n'est pas à l'ordre du jour et nous sommes le premier pays francophone en terme de démographie. Nous avons inscrit dans la constitution la langue française comme la langue de l'administration et donc au-delà de la conjoncture qui est très difficile, nous ne pouvons pas renoncer à cette vocation qui est de notre appartenance ; la francophonie qui est constitutionnelle ", a-t-il soutenu.
Néanmoins, Christophe Lutundula est d'avis que la France devrait jouer son rôle important dans la solution de la crise comme elle a toujours été active. Pour lui, la demande des congolais au gouvernement de suspendre sa participation aux activités de l'OIF, est une demande politique et diplomatique au vu de la position de la France à l'ONU.
#RDC #M23 Malgré la montée d'un sentiment anti-français de plus en plus présent dans l'opinion congolaise, Kinshasa estime qu'il est hors de question de quitter la #Francophonie " au-delà de la conjoncture très difficile il ne peut pas renoncer à appartenir à la francophonie ".
â" Stéphie MUKINZI (@StephieMUKINZI) November 24, 2022
" Aux Nations-Unies on considère la France par rapport à nous depuis plusieurs années comme le pays qui fait le scribe des résolutions pour permettre aux congolais de les accompagner à résoudre la crise. C'est une demande politique, diplomatique à la France pour qu'elle soit active. Je crois qu'il est de l'intérêt des dirigeants de la France de prendre en compte cette demande là. Les états ce sont des monstres froids comme ceux qui les dirigent, les États sont motivés par leurs intérêts et ils sont souverains, indépendants⦠Que la France, son Chef ait des relations privilégiées comme d'aucun peuvent le dire avec x Chef d'Etat, c'est son droit le droit le plus strict⦠ce qui compte pour nous, c'est la réponse à donner à cette demande de voir la France avec laquelle nous partageons langue, parce que la langue véhicule les cultures et certaines perceptions de la vie soit plus active dans la solution de la crise qui n'est autre que la fin de l'agression Rwandaise contre notre pays ", a-t-il martelé.
Dans une déclaration faite le lundi 21 novembre à Kinshasa, les sénateurs membres de l'union sacrée de la nation ont dénoncé " l'injustice et le traitement discriminatoire " à l'égard de la RDC pourtant membre à part entière des nations unies, de l'union africaine et de plusieurs organisations régionales et sous-régionales.
Ils ont en outre, déploré la récente sortie médiatique de la secrétaire générale de l'OIF, la rwandaise Louise Mushikiwabo avant de pousser le gouvernement de suspendre sa participation aux activités de cette organisation [OIF Ndlr ] et de généraliser l'enseignement de l'anglais à tous les niveaux.
La rwandaise Louise Mushikiwabo, la Secrétaire Générale réélue de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) a affiché un total mépris, le manque de réserve et la partialité, qui selon les congolais, fait le déshonneur de la francophonie.
Interrogée par TV5 Monde au premier jour du 18ème Sommet de la Francophonie de Djerba en Tunisie sur la situation sécuritaire qui prévaut dans l'Est de la RDC et les accusations de ce pays contre le Rwanda dans son soutien affiché aux terroristes du M23, l'ancienne ministre des Affaires étrangères du Rwanda et une proche de Paul Kagame est sortie de son devoir de réserve que lui impose son rôle.
Dans son impartialité, elle a accusé la RDC : "Â Il y a des éléments en RDC, juste à la frontière du Rwanda, qui sont une menace pour la sécurité du Rwanda. Est-ce qu'on peut retourner sur les accords qui existent depuis plus de 10 ans et les mettre en application ? C'est une question de volonté politique. C'est aussi simple que ça ".
D'aucun ne pensent que ces propos de son impartialité, son manque de réserve de neutralité en prenant ainsi " fait et cause pour le Rwanda, traduisent implicitement que l'OIF qu'elle dirige et dont la RDC est le plus grand pays du monde ne peut véritablement jouer un rôle dans la résolution de cette crise.
Carmel NDEO
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