Après une réunion d'urgence tenue à Abuja, la CEDEAO exige la libération immédiate du président déchu Mohamed Bazoum, et un retour à l'ordre constitutionnel dans un délai d'une semaine.

Si cette exigence n'est pas respectée, l'Organisation menace d'actions drastiques, incluant l'utilisation de la force pour rétablir Bazoum dans ses fonctions.

Des sanctions économiques d'une rare sévérité ont également été décidées, avec la suspension de toutes les transactions financières et commerciales entre le Niger et le reste des membres de la CEDEAO, ainsi que le gel des avoirs des militaires impliqués dans le putsch.

L'espace aérien du Niger se voit également fermé aux vols en provenance des pays membres.

Ironiquement, alors que la CEDEAO se réunissait, les rues de Niamey étaient envahies par des manifestants en soutien au coup d'État militaire. Ces manifestations ont pris une tournure anti-française, les manifestants s'en prenant à l'ambassade de France, tandis que des drapeaux russes étaient brandis, et des slogans anti-français scandés.

A l'issue du sommet extraordinaire, les dirigeants de l'organisation sous régionale décident des sanctions ci-après :
1. Fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la CEDEAO et le Niger ;
2. Institution de la zone d'exclusion aérienne de la CEDEAO sur tous les vols commerciaux à destination et en provenance du Niger ;
3. Suspension de toutes transactions commerciales et financières entre États membres de la CEDEAO et le Niger ;
4. Gel de toutes les transactions de services, y compris les services publics ;
5. Gel des avoirs de la République du Niger dans les Banques Centrales de la CEDEAO ;
6. Gel des avoirs de l'Etat du Niger et des Entreprises d'Etat et entreprises parapubliques dans les banques commerciales ;
7. Suspension du Niger de toute aide financière et transaction avec toutes les institutions financières, notamment la BIDC et la BOAD ;
8. Interdiction de voyager et gel des avoirs pour les responsables militaires impliqués dans la tentative de coup d'État. Il en va de même pour les membres de leur famille et les civils qui acceptent de participer à toute institution ou gouvernement mis en place par ces responsables militaires ;
9. Appelle l'UEMOA et toutes les autres instances régionales à mettre en œuvre la présente décision.

La France de son côté a annoncé la suspension de "toutes ses actions d'aide au développement et d'appui budgétaire" au Niger, alors que l'Union africaine a fixé un ultimatum de 15 jours aux militaires pour rétablir l'ordre constitutionnel.

L'Union européenne (UE) avait déclaré auparavant qu'elle "ne reconnaît pas" non plus les "autorités" issues du coup d'état et annoncé la suspension de "toutes ses actions de coopération dans le domaine sécuritaire".

Le général Abdourahmane Tiani, déclaré nouveau chef d'État du Nige, rencontre des ministres à Niamey le 28 juillet 2023.

Jean Jill Mazuru



Source : https://fr.igihe.com/Niger-La-CEDEAO-met-les-pieds-dans-le-plat.html